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REPÉRER LE NOM DES NOTES SUR LE CLAVIER DU PIANO

Cette leçon de piano fait suite à : LE DOIGTÉ AU PIANO : PASSAGE DU POUCE, MORPHOLOGIE....


Le piano est l'instrument roi, dans le sens où il apporte de nombreuses possibilités à celui qui le pratique : composer, arranger, harmoniser, accompagner, jouer en soliste au sein d'une formation ou bien en solo. Bien que la majorité des pianistes ne soit pas des autodidactes, l'instrument favorise pourtant cette approche par le côté aisé à jouer des notes et à les reconnaître...


APPRENDRE LE PIANO PAR L'OBSERVATION : LE CLAVIER

Sur le clavier, les 10 doigts sont utilisés et l'instrument n'est pas limité par sa polyphonie, sauf sur certains claviers électroniques. Il est facile de jouer des nuances sonores, en frappant plus ou moins fort et de laisser résonner le son en gardant enfoncé la touche plus ou moins longtemps. Il convient aux personnes de tous âges, mais avec certaines restrictions pour les enfants très jeunes.


Première observation

La première chose que l'on remarque quand on s'assoit devant un piano est la largeur de son clavier. Pour un enfant, c'est un instrument impressionnant, puisque les bras tendus ne suffisent pas à atteindre les deux extrémités du clavier.

La relation avec l'instrument : contrairement à de nombreux autres instruments, le piano ne se porte pas (sauf clavier bandoulière), il ne se tient pas contre soi... on ne le sent pas vibrer contre son corps. Il existe entre le pianiste et son instrument une relation distante qui influe sur la sensation physique qu'il éprouve avec lui. Le seul contact avec l'instrument sont ses doigts et ses pieds. La tête pense, les doigts obéissent, l'instrument réagit et le son surgit... mais avec une certaine distance. Il est impossible de faire corps avec le piano comme le guitariste qui enlace son instrument et ressent son corps vibrer à son contact, ou le flûtiste, dont le souffle est prolongé, comme un fil conducteur, en passant de la tête vers le corps de la flûte jusqu'à sa patte.

Le pianiste doit donc accepter une sensation physique distante, heureusement sauvée par le côté direct de son jeu : j'enfonce la touche et le son résonne. Force est de constater, que le piano favorise ou implique, à cause de ses particularités (jeu direct, rapport physique distant, masse imposante de l'instrument), de vivre ou de ne pas vivre certaines sensations sonores et physiques naturelles.

Même s'il existe chez vous un attrait pour le timbre de l'instrument, le premier contact avec le clavier est important et ne doit pas être sous-estimé.

Deuxième observation

La deuxième observation est la vision claire et ordonnée qui se dégage de l'instrument. Claire, à cause des touches blanches qui tranchent avec les noires, mais aussi par la reproduction à l'identique d'une même section du clavier, à savoir l'octave (7 touches blanches et 5 touches noires). Sur un clavier de 88 touches, cette section se reproduit 7 fois.

Les touches blanches correspondent aux notes naturelles qui sont : do, ré, mi, fa, sol, la, si et sont reproduites sur plusieurs octaves. Les touches noires, moins nombreuses, correspondent aux notes accidentelles ou altérées.

Le côté segmenté du clavier impose de lui-même une vision mathématique, ce qui offre au pianiste bien des avantages sur les autres instruments : celui de repérer les notes uniquement par un travail d'observation.

Prenons l'exemple de la guitare. Le manche est composé de cases qui séparent les notes et qui donne là aussi, à l'instrument, un côté ordonné… mais la comparaison s'arrête là ! Le manche d'une guitare étant d'une seule couleur, celui du bois avec lequel il est fabriqué, il rend le repérage du nom des notes difficile et demande un réel apprentissage. Ainsi, il n'est pas étonnant de rencontrer des guitaristes qui sont capables de jouer des accords avec des tablatures, en les nommant (ici un accord de do majeur, là un accord de sol mineur), sans connaître le nom des notes qui sont exécutées sur le manche. C'est un des paradoxes de l'étude de cet instrument. Évidemment, une étude plus approfondie de la guitare oblige tôt ou tard le musicien à se pencher sur la question. La plupart des professeurs de guitare ne s'empressent pas, en principe, de mettre au courant le guitariste débutant de ce futur obstacle à surmonter.

Le violon nécessite également la connaissance des notes du manche, mais son étude est très différente de la guitare (l'instrument n'a pas pour vocation d'être polyphonique) et repose sur l'apprentissage de positions à différentes hauteurs du manche. Quant au saxophone, son apparence complexe, nous fait comprendre d'emblée que son approche technique, sur le plan visuel, est très différente de l'instrument à clavier et moins directe.

Nous avons donc beaucoup de chance de visualiser et de différencier aussi précisément les notes du clavier avec autant de rapidité.

Troisième observation

Jouer une note et la faire sonner est là aussi un atout indéniable des instruments à clavier… puisqu'il suffit d'appuyer dessus pour que le son naisse. Rien n'est plus facile. Ici, point de grincement d'une corde frottée par l'archet, d'une corde qui frise, à cause d'un doigt pas assez appuyé sur le manche ou d'un couinement par un saxophoniste maîtrisant mal le bec à anche de son instrument.

Évidemment, la pratique future de l'instrument dévoilera aussi des avantages qui peuvent se transformer en inconvénient technique, comme la polyphonie, qu'un jeu en accords peut rendre difficile.

Quatrième observation

Le déplacement des mains : une étendue aussi grande (88 touches) laisse présager que l'instrument peut se suffire à lui-même, qu'il n'a pas besoin d'un instrument "compagnon" pour l'épauler. Le pianiste peut devenir, s'il le souhaite, un musicien autonome capable de s'accompagner en chantant ou devenir l'interprète d'une mélodie.

Ce travail d'observation du clavier est un avantage et une aide précieuse qu'il faut mettre à contribution dès le départ de l'apprentissage et même au-delà. Comme la largeur du clavier le laisse supposer, les mains vont se déplacer sur toute son étendue. C'est là, toute la justification de la fabrication de l'instrument et de son développement technique. Le pianiste travaille le déplacement des mains pour aller chercher des basses ou pour créer des effets sonores dans l'aigu, par exemple.

Progressivement, par petits sauts, vous allez apprendre à visualiser les distances, et la pratique aidant, à assurer vos déplacements avec autant de précision et de décontraction que possible. Au début, vous allez jouer sur les quatre/cinq octaves centrales du clavier. Elles vont devenir pour vous votre univers principal. Cette distance suffit amplement à la pratique du piano pendant les premières années. De fait, la "conquête" des notes extrêmes du clavier viendra beaucoup plus tard quand vos doigts seront familiarisés avec le toucher du clavier.




JOUER SES PREMIÈRES NOTES SUR LE CLAVIER

Quand on débute, quand on pose pour la première fois ses doigts sur un clavier (et même les fois suivantes), il est normal d'avoir une certaine appréhension (même s'il est facile de créer un son avec l'instrument). On comprend alors assez vite que le rapport existentiel avec son instrument est primordial. Que la sensation de contact physique et d'apport émotionnel avec celui-ci est la clé de la communication entre vous et la musique.

Vous familiariser avec votre instrument est donc la tâche prioritaire. Il doit devenir un compagnon et pour arriver à cela, vous devez être à son contact le plus souvent possible… même si vous ne savez pas trop quoi faire avec. C'est l'occasion, pour vous, d'expérimenter votre oreille en cherchant des mélodies… ce n'est jamais du temps perdu, même si cela peut paraître difficile au départ !

L'étude de la musique est avant tout, faite d'expérience. Vous développerez ainsi le terrain autodidacte qui est à considérer et à valoriser, contrairement à ce que l'on peut lire ici ou là. Ce sont souvent ceux qui en sont dépourvus qui le condamnent ! Toutes les révolutions musicales ont été faites sur un terrain expérimental, quelle qu'en soit l'époque.

Votre attitude face à la musique et surtout face à votre instrument ne doit pas être celui d'un conquérant, mais plutôt celui du chercheur partant à la découverte d'un monde inconnu. En musique, il n'existe pas de piège insurmontable, mais son chemin est long et il faut s'y préparer. Ceci est important !

Une mauvaise préparation condamne tôt ou tard celui qui s'y aventure ! Réussir ses premières années d'apprentissage ne veut absolument rien dire. Cela démontre un engouement, la justification d'avoir osé, mais pas la réussite d'un aboutissement personnel. Faire 5 ou 6 années de pratique instrumentale et s'arrêter (sauf cas de force majeure) est le constat d'un échec, pas d'une réussite.

Au départ, ne soyez pas timide avec le clavier, allez-y franchement, enfoncez bien les touches. Par la suite, votre jeu s'affinera. Vos doigts finiront par sentir et par contrôler la force d'appui optimum pour obtenir la sonorité voulue. Jouer trop mou va vous apporter un jeu imprécis. Le fait de "flirter" avec la touche voisine n'est pas bien grave quand on débute. Tout se mettra en place progressivement et la confiance en même temps. Tout est dans la régularité de vos rencontres avec votre instrument… c'est cela le plus important !




EXERCICES POUR REPÉRER LES NOTES SUR LE CLAVIER

Pour repérer la note do sur un clavier, c'est très facile. Vous remarquez que chaque octave est constituée d'un groupe de 2 et 3 touches noires. La note do précède toujours le groupe des 2 touches noires.

Exercice 1 : apprenez à repérer au départ tous les do sur le clavier. Ensuite, faites de même avec la note fa, précédent le groupe de 3 notes noires. Il vaut mieux avoir deux repères qu'un, c'est utile pour repérer le nom des autres notes.

Exercice 2 : amusez-vous mentalement à dire le nom d'une note et ensuite à la trouver avec le moins d'hésitation possible sur le clavier. Ne recherchez pas la note toujours dans le même secteur du clavier, mais à des hauteurs différentes, tantôt grave ou plus aigu.

Exercice 3 : montez, mais descendez également les notes sur une octave en les jouant (peu importe pour le moment les doigts employés) et en les épelant. Exemple en partant de do en montant : do, ré, mi, fa, sol, la, si, do, ensuite en descendant : do, si, la, sol, fa, mi, ré, do.

Quand vous êtes à votre aise en partant de do, faites la même chose en partant de la note jusqu'au supérieur, puis en redescendant. Ensuite vous partez de mi et vous faites la même progression, etc, etc.

Assez rapidement, vous connaîtrez l'enchaînement des notes en partant de n'importe où, en montant comme en descendant. C'est un acquis toujours utile et qui vous servira à d'autres moments de votre apprentissage, notamment quand vous serez au contact des gammes. D'ailleurs, on peut faire l'expérience uniquement oralement pour se rendre compte de son utilité.

Apprenez également la notation utilisée internationalement sur la plupart des partitions contemporaines. Une lettre de l'alphabet remplace le nom d'une note. Ce n'est pas bien difficile de les retenir…

A : la / B : si / C : do / D : ré / E : mi / F : fa / G : sol


Par ELIAN JOUGLA

- SOMMAIRE DES LEÇONS GRATUITES -

1 - ARRANGEMENT
2 - ÉVEIL MUSICAL
3 - HARMONIE
4 - IMPROVISATION
5 - PIANO ET TECHNIQUE
6 - RYTHME
7 - SOLFÈGE/THÉORIE
8 - PROGRAMMATION & LOG.
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