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PIANOS NUMÉRIQUES POUR DÉBUTANT, CONSEILS ET TESTS

Les raisons pour lesquelles le choix d’un piano numérique s’impose sont assez nombreuses. Il y a bien sûr en priorité le prix. Toutefois, ce baromètre est à relativiser. Un piano numérique bas de gamme est un clavier généralement prévu pour une utilisation occasionnelle ou pour une durée déterminée qui n’excède pas 3/4 ans (phase d'apprentissage). Des sonorités en quantité, un séquenceur, une interactivité avec les technologies numériques actuelles ne sont pas forcément indispensables : ce sont surtout de bons arguments de vente. Le son du piano acoustique échantillonné et le toucher, c’est ça la priorité !


DÉFINIR LES CRITÈRES ESSENTIELS

Ce que l’on espère habituellement d’un piano numérique, c’est qu’il se rapproche des qualités sonores et du toucher d’un « vrai piano ». Le son et le toucher sont souvent les critères qui doivent emporter la décision au moment d’opérer un choix drastique entre plusieurs modèles. Si l’on admet aisément qu’après tout le design est secondaire, nos oreilles doivent au contraire être nettement plus exigeantes.

La qualité sonore d’un piano étant une valeur subjective, personne ne sera du même avis, sauf que... la majorité sera apte à porter un jugement négatif sur un son provenant d’un piano droit, dit d’étude, face à un piano de concert ! Chacun de nous a donc une idée préconçue de ce qu’est un « beau son » de piano. Or, cette sonorité que « nous connaissons » repose au préalable sur une ou plusieurs sources avec des matériaux, une compétence et un environnement qui donne à l'instrument ses particularités. Aucun piano acoustique n’y échappe, pas plus que les modèles numériques qui, de leur côté, sont soumis à des critères qui leur sont spécifiques ; le premier étant l’échantillonnage et sa réalisation. Aujourd’hui, la technique est au point et ne cesse d'évoluer. De ce côté-là, les mauvaises surprises se font plus rares que par le passé. Néanmoins, des questions légitimes peuvent se poser, surtout quand vient l'achat de son premier clavier numérique. Par exemple :

  • L’édition et le maniement du clavier sont-ils compliqués pour un pianiste débutant ?
  • Le son parvient-il naturellement à mes oreilles ou est-il soumis à des filtres visant à l’enjoliver : équaliseur, réverbération… ?
  • La puissance de l’amplification sera-t-elle suffisante ?
  • De quelles sorties dispose-t-il ?

Si vous êtes un pianiste débutant, vous n’avez aucun recul pour apprécier à sa juste valeur la qualité du clavier, sa réponse au toucher et même la possibilité d'émettre un jugement qualitatif sur les outils techniques offerts par l'instrument. Le langage d'un spécialiste peut vite devenir obscur. Dans ce cas, il est préférable d’être accompagné par une personne ayant un minimum d’expériences en la matière, un ami pianiste ou un professeur de piano par exemple, plutôt que de s’en référer aux seuls arguments du vendeur ; deux avis valant toujours mieux qu’un.

Un piano numérique, même de bas de gamme, doit proposer un clavier 88 touches (comme le piano acoustique) et une amplification avec haut-parleurs incorporés (plus facile à gérer pour une utilisation à demeure). Le toucher doit être semi-lesté - ce qui représente le minimum - ou doté d’une mécanique pondérée utilisant des marteaux si l’on souhaite obtenir un toucher plus en concordance avec sa façon de jouer sur le clavier. Il faut bien entendu que la mécanique et l’électronique soient en mesure de répondre aux différentes variables, de l’intensité sonore au timbre jusqu’à la rapidité liée à l’enfoncement des touches. Récemment, l’exploration du concept baptisé « Grated » ou « GHS » permet de se rapprocher de la sensation du toucher acoustique en faisant varier le poids des touches suivant la zone de jeu où les doigts se posent (ce que propose par exemple le modèle Casio de la sélection).

Il est également important de signaler que la qualité du toucher d’un clavier n’est pas toujours en rapport avec le prix de l’instrument. La marque et les différentes possibilités techniques offertes influent nettement sur le prix : séquenceur, boîte à rythmes, banques de sons, connectivité, technologie utilisée, matériau, marque, etc. Il faut donc bien réfléchir au modèle de piano numérique que l’on souhaite avoir à la maison. Un compromis son/toucher/possibilité est préférable à une inflation de technologies galopante qui se révèlera parfois inutile dans une utilisation quotidienne.

Pour vous faire une idée du marché, Piano Web a sélectionné pour vous quatre claviers destinés à des pianistes débutants dans une fourchette de prix allant de 350 à 480 € au 12/2019. Les observations conduites porteront essentiellement sur la qualité sonore et le toucher.


1 - ALESIS RECITAL PRO

La marque américaine Alesis a fait le pari de proposer un clavier 88 touches, facile à utiliser et doté de sons fréquentables. Bien évidemment, avec 350 € en poche (prix constaté au 12/2019), les performances sont limitées même si au final le 'Recital Pro' s’en sort bien. Son point fort est sa facilité d’utilisation.

Le clavier est composé de 88 touches semi-lestées premium avec sensibilité à la touche ajustable. Les 128 notes de polyphonie accompagnent douze sonorités classiques : piano acoustique et électrique, orgue, clavecin, synthétiseur, basse, etc. Un mode layer permet de combiner deux sonorités. En fait, sur le 'Recital Pro' tout se résume autour de deux rangés de six boutons dont 3 commandes pour régler les différents effets incorporés (réverbération, chorus…)

L’adage « qui peut le moins peut le plus » s’appliquerait-il au ‘Recital Pro’ ?

Pour faire court, on en a pour son argent. Le clavier n’est pas d’une qualité extraordinaire, plus proche d’un système à ressort que d’un mécanisme de piano. La sonorité du piano est très convenable, du moins elle conviendra à un pianiste débutant pas trop exigeant qui souhaite tester son brillant avenir dans ce domaine. Passons sur les autres sonorités… Heureusement, il y a les effets qui jouent ici leur rôle à fond en apportant à des sonorités moyennes un surplus de profondeur et d’expression (la programmation des effets est mémorisable appareil éteint).

Un mode duo est présent. Appelé chez Alesis « Lesson » (Cours), la fonction sépare le clavier en deux parties ajustables via un point de séparation courant sur 3 octaves. Cette fonction offre l’avantage d’avoir à ses côtés le professeur sans avoir à se relayer pour expliquer un passage technique.

Pédale M-AUDIO SP-2

L’Alesis offre la possibilité de s’enregistrer et d’avoir un métronome (comme sur les autres modèles de la sélection). En revanche, le 'Recital Pro' a la faiblesse de n’avoir qu’une seule sortie casque (située à l’arrière), ce qui implique l’utilisation d’un répartiteur (ou un câble de dérivation) pour jouer à deux.

Livré sans pédale forte, il sera nécessaire de se procurer un modèle comme la SP-2 de chez M-Audio qui offre les meilleures garanties en termes de stabilité au sol. La base est munie d'une lamelle en caoutchouc pour éviter à la pédale de glisser. (prix env. 18 € au 12/2019)

Prix de l’Alesis Recital Pro : env. 350 € au 12/2019

Consulter la démo de l’Alesis Recital Pro (source 'La boîte noire du musicien').


2 – CASIO PRIVIA PX-160

Le Casio Privia PX-160 utilise la toute récente technologie « Grated ». La sonorité du piano est homogène bien que l’on relève des médiums et des aigus un peu sec, manquant de rondeur, c’est-à-dire avec peu de profondeur. Les basses sont bonnes. Le Privia offre 18 sonorités, dont 3 sonorités consacrées au piano. C’est suffisant, car dans la pratique, on joue généralement qu’avec un seul et même son de piano échantillonné, alors autant qu'il soit bon ! Avec le Privia, il est tout à fait possible d’utiliser une bibliothèque sonore externe pour avoir plus de variantes. De même, le Privia peut se transformer en un clavier de commande via une clé USB connecté à un ordinateur.

Le Casio offre la possibilité de diviser le clavier en deux, mais à la différence d’un split classique qui juxtapose deux sonorités différentes, ici chaque partie possède la même sonorité et la même hauteur comme pour l’Alesis.

Le Privia est livré d’origine avec un pupitre robuste, mais il ne dispose pas de pieds pour le poser. Vous devrez songer à un classique stand en X ou à un support à double béquille pour obtenir une plus grande stabilité. Les marques proposent généralement un support (vendu séparément ou avec le clavier)

La petite pédale forte SP-3 offerte avec l’instrument n’est pas pratique (elle glisse). Nous recommandons d’en changer au profit d’un modèle plus performant comme la M-Audio SP-2 déjà citée. Casio offre néanmoins comme alternative une configuration classique à trois pédales : douce, sostenuto et forte sous réserves d’être utilisée avec le support Casio CS-67.

Prix du Casio Privia PX-160 : env. 400 € au 12/2019

Consulter la démo du Privia PX-160 (source Gear4music).


3 - ROLAND FP-10

Les premiers modèles de pianos numériques de la série FP remontent au début des années 90. Avec ses 30 années d’expériences rien que dans cette série, Roland est un client sérieux. La série FP est devenu une référence. Ce qui distincte cette série de la concurrence, c’est son rapport qualité/prix et l’aspect minimaliste de l’équipement : peu de sonorités, rien que de la qualité.

Même si le FP 10 est le modèle d’entrée de gamme, il est tout de même équipé de la mécanique à marteaux PHA-4 que l’on trouve sur les modèles supérieurs (FP-30 ET FP-60) et, comme le Casio Privia PX-160, il utilise la toute récente technologie « Grated ». De plus, il faut compter sur un échantillonnage correctement réalisé, faisant entendre des sonorités reposant sur la technologie de pointe SuperNATURAL qui hisse le piano numérique à un autre niveau de reproduction sonore.

Avec ses 96 notes de polyphonie et une amplification suffisante pour jouer gentiment chez soi de 2x6W, le FP-10 convient parfaitement à un pianiste débutant. Néanmoins, on regrettera l’impossibilité de brancher deux casques, l’absence de sorties audio ligne pour un raccordement vers un ampli ou une console de mixage et la possibilité de raccorder un pédalier 3 pédales. En revanche, une connectivité bluetooth est présente pour communiquer avec des applications sur smartphone ou tablettes. Le stand dédié KSCFP-10 est en option.

Pour un budget légèrement supérieur (env. 100 € en sus), vous pouvez vous offrir le FP30, modèle supérieur dans la gamme qui propose quelques fonctions intéressantes comme le mode ‘Twin piano’ semblable au Casio Privia pour jouer avec son professeur côte à côte sur la même gamme d’octaves. Sont également présents les modes Dual et Split, une amplification plus puissante et un plus grand nombre de sonorités.

Prix du Roland FP10 : env. 480 € avec stand et 430 € sans stand au 12/2019.

Consulter la démo du Roland FP10 (source sonovente.com).


4 - YAMAHA P-45

Le leader des claviers numériques se devait de figurer. La pléthore de clavier produit par la marque depuis des années est assez incroyable. Difficile alors de ne pas s’y perdre ! Dans le bas de gamme, nous trouvons le P-45 pour un prix voisin du modèle Casio (env. 400 €).

Généralement, le toucher des claviers Yamaha (en référence aux modèles Clavinova) est de bonne qualité et celui du P-45, même s’il ne figure pas au panthéon du toucher pianistique, offre une certaine résistance à l’enfoncement, ce qui fait dire que la transition vers un piano acoustique sera facilitée si vous envisagez de poursuivre. Les sonorités sont au nombre de 10 dont un « Grand Piano », l'une des rares à sortir du lot. D'une façon générale, les pianos électriques, les orgues ou encore les cordes sont d'une qualité sonore inférieure. Au lieu de tout miser sur deux ou trois sonorités, les constructeurs préfèrent pour des raisons commerciales évidentes la quantité à la qualité.

Baptisé « GHS » au lieu de « Grated » comme sur le Casio, le Yamaha P-45 intègre le mécanisme qui restitue la répartition du poids des touches en fonction de la tessiture : plus lourd dans les graves et plus léger dans les aigus. L’échantillonnage repose sur une classique technologie AWM (Mémoire d'onde avancée) permettant une numérisation correcte des sons à partir de sources acoustiques. Le clavier est léger (- 12 Kg).

Au lieu de s’en remettre à plusieurs boutons pour agir sur la sélection des sons et leur édition, Yamaha a opté pour un dispositif à l’ancienne en contrôlant l’ensemble des paramètres à l’aide d’un unique sélecteur (GRAND PIANO/FUNCTION) que l’on maintient enfoncé tout en choisissant l’une des touches du clavier pour appeler la fonction désirée : son, démos enregistrées, métronome…

Comme le Casio, le Yamaha propose aussi un mode duo qui permet à deux personnes de jouer en même temps. Cependant, contrairement au Privia, le P-45 n’intègre qu’une seule sortie casque au lieu de deux, ce qui impose l’utilisation d’un répartiteur (ou un câble de dérivation) pour jouer ensemble. De plus, la prise casque étant située sur le panneau arrière du clavier (on se demande d’ailleurs une fois de plus pourquoi ?), l’utilisation des casques devient délicate.

Concernant la pédale forte fournie, elle pose les mêmes problèmes que pour le modèle Casio et devra être remplacée.

Prix du Yamaha P-45 : env. 400 € au 12/2019

Consulter la démo du Yamaha P-45 (source yamaha.com)


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