POURQUOI LES TOUCHES NOIRES ET BLANCHES DU CLAVIER SONT-ELLES PARFOIS INVERSÉES ?


LE COURRIER DES INTERNAUTES



Christian (Toulouse)

Bonjour,

Lors d’une visite dans un musée consacré à des instruments anciens, j’ai vu un clavecin dont la couleur des touches était inversée. N’ayant pas trouvé sur place d’explication ni un guide à même d’en connaître la cause, je me retourne vers vous en espérant que vous saurez répondre à ma question. Merci pour votre site dont la richesse et la diversité des sujets passionnent un vieux monsieur comme moi !


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Merci Christian pour votre question et vos compliments. Hélas, nous ne savons pas répondre précisément à cette question, nous ne pouvons apporter seulement des suppositions dictées par l’observation et par une certaine logique.

Précision déjà que l’orgue, mais aussi les premiers pianos ont eu aussi les touches blanches et noires inversées, ce qui laisse supposer que Bach, Haydn ou Mozart ont donc joué sur des claviers aux couleurs inversées.

La disposition que nous connaissons de nos jours s’est répandue avec l’essor du piano durant le 19e siècle, conjointement à l’abandon du clavecin au 18e siècle (surtout pour des raisons de dynamique). L’orgue suivra et se métamorphosera en adoptant la même couleur de touches que le piano.

Le pourquoi de la disposition des touches inversées ? Une question visuelle certainement !

Première supposition : il reste évident que le blanc ressort mieux que le noir, surtout quand la luminosité de la pièce est faible (les pianistes qui ont l’occasion de jouer sur scène dans la pénombre attesteront sûrement ma remarque). On constate aussi que l'interstice qui délimite la largeur de chaque touche est plus visible quand elles sont blanches.

Seconde supposition : il n’est pas interdit de penser que des raisons esthétiques aient été mises en balance. Ainsi, alors que les pianos blancs ou ornés d’une ceinture blanche sont relativement récents et peu nombreux (ils répondent majoritairement à une mode ou à un design qui se marie avec l’art contemporain), ceux qui sont noirs ou couleur bois sont les plus répandus. De fait, puisque les touches blanches - do, ré, mi, fa, sol, la, si - sont majoritaires, elles permettent au regard d’avoir une vision globale du clavier plus stable, en se détachant plus nettement de l’arrière-plan du piano.

Le cas particulier de l'orgue Hammond

Troisième supposition : ne pas oublier l’évolution de la musique et du jeu au piano. Contrairement à la musique baroque qui, globalement, court sur une tessiture inférieure à cinq octaves (cas du clavecin), les compositeurs du 19e siècle, comme Chopin ou Liszt, feront du piano un instrument avec lequel la virtuosité impose d’incessants déplacements des mains sur un clavier qui comprend désormais plus de 7 octaves. Dès lors, il est important pour l’œil du pianiste de poser très rapidement ses doigts aux endroits précis que réclame la partition.

Ultime supposition : nous pourrions imaginer aussi que les trois suppositions précédentes ont eu chacune une importance à divers degrés. Je ne doute pas une seule seconde que si cet aménagement des couleurs avait été contre-productif, la question de leur inversion ne se serait pas posée !

Par PATRICK MARTIAL


À CONSULTER

LA DISPOSITION DES TOUCHES BLANCHES ET NOIRES AU PIANO


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