LES QUESTIONS DU CANDIDE



LA LECTURE DE NOTES ET LE DÉCHIFFRAGE AU PIANO


Son mode de fonctionnement est facile à comprendre, et pourtant la lecture de notes donne souvent le sentiment d’être ennuyeuse, rébarbative, allant jusqu’à provoquer des abandons au bout de quelques mois. Cette pratique ancestrale vient se rajouter à une longue liste de « contraintes » que l’instrumentiste doit acquérir en vue de déchiffrer ses futures partitions.


LA LECTURE DE NOTES À L'ÉTAT PUR

Fréquemment perçue comme une obligation depuis que le langage musical est devenu partition et la partition communication, la lecture de notes n’est au fond qu’un simple jeu d'écriture ne demandant que quelques règles pour être mis en pratique. En principe, tout commence par la lecture en clé de sol. L’élève, après avoir compris le « mode de fonctionnement » qui lui permet d’identifier le nom des notes en fonction de leur position sur la portée, peut commencer à lire ses premières notes.

La lecture de notes peut se pratiquer de différentes façons, seul ou en groupe (c’est plus stimulant). Son but est de préparer le musicien à un déchiffrage plus rapide des écritures qu’il est censé rencontrer. Elle permet d’acquérir une gymnastique cérébrale en se concentrant sur la position des notes sur la portée, leur dénomination et uniquement cela, c'est-à-dire sans tenir compte du rythme écrit.

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La lecture pure est le moyen le plus simple pour progresser. L'énumération du nom des notes se pratique de préférence à haute voix. Lire de cette façon peut se faire très progressivement, avec au début des notes qui se suivent pour ensuite aboutir à une lecture offrant des intervalles de plus en plus importants (tierce, quarte, quinte... jusqu'à l'octave et intervalle supérieur) Dans le commerce, il existe quelques ouvrages utilisant cette technique.

L’étape qui consiste à intégrer des figures rythmiques à la lecture pure rend l’exercice plus difficile, toutefois sans être obligatoire, elle permet grâce à des changements de cadence d’être plus en accord avec le véritable déchiffrage des partitions. Cette pratique, couramment employée dans les Conservatoires et écoles de musique, est généralement accompagnée d’un piano, donc chantée.


LES LIMITES DE LA LECTURE DE NOTES

La lecture de notes ne fera pas de vous un musicien. On peut être performant dans ce domaine et pourtant n’être doté d’aucune sensibilité musicale. C’est seulement une porte d’entrée. Dans la musique, la reconnaissance d’une note entraîne à sa suite plusieurs actions qu’il faut apprendre à utiliser judicieusement.

Comme évoqué dans le cours "La couleur et le timbre des accords au piano", un pianiste peu attentif qui lit une note do sur une portée n’entend pas toujours un "do" dans sa tête avant d’appuyer sur la touche du clavier, sauf bien sûr si une éducation de l’oreille a été conduite auparavant ou si le pianiste possède l’oreille absolue.

Chez le violoniste, il en va autrement : il doit créer la note. Pour cela, il utilise un doigté et une position précise. Idem chez le tromboniste qui doit combiner position de la coulisse et pression sur l’embouchure. Réaliser la note implique donc chez eux de la jouer juste immédiatement, mais aussi d’être en capacité de l’entendre à la bonne hauteur dans leur tête pour la corriger éventuellement. La lecture de notes n’est au fond qu’une accroche, un point de départ qui ne prendra vie qu’au moment où elle entrera en relation avec l’instrument. Pas avant !


LA LECTURE DE NOTES APPLIQUÉE À LA PARTITION

Avec le temps, l’exercice qui consiste à lire des notes devient « mécanique » et c’est souvent à cause de cette habitude routinière que l’ennui s’installe parfois. Pour éviter cela, certains enseignants encouragent une mise en relation directe du déchiffrage avec l’instrument. Dans ce cas, chaque partition est examinée et sélectionnée en fonction de sa difficulté et des pièges qu’elle peut contenir.

Dans le domaine du piano, un simple survol rapide de la partition indique si le niveau de la technique instrumentale est en accord avec le niveau du déchiffrage - du moins dans les premières années d’apprentissage. Cette approche va donc dans le bon sens. Toutefois, sa principale difficulté réside dans la progression qui doit être exemplaire pour conduire le pianiste à un niveau supérieur. Toute la responsabilité repose alors sur les épaules de l’enseignant ou à défaut sur vous, si vous pratiquez seul.

Au début, la lecture de notes est toujours hésitante puis petit à petit, au bout de quelques jours, le regard aidant, elle anticipe ce qui suit. L’avantage est certain, car plus on a de l’avance, plus on a le temps de prévoir la difficulté qui se présente : un écart de note ou un changement de cadence suffisent à provoquer la faute. C’est exactement la même chose avec l’instrument quand le manque de technique et de pratique ne sont pas au rendez-vous. Le jeu devient alors moins fluide et provoque un manque d’aisance accompagné de sensations négatives.

Quand un musicien joue et qu’il est concentré, il plonge dans la partition. L’œil doit être vigilant et doit uniquement servir à informer le cerveau des gestes à prévoir. En revanche, si l’œil est trop suspendu à la partition, le risque encouru par l’interprète est de voir son écoute parasitée. La façon de lire est donc très importante puisqu'elle influe sur la qualité de l’interprétation.

Contrairement à la majorité des instruments, le piano réclame une lecture de notes sur deux portées, ce qui inclut une lecture verticale consécutive à l’emploi d’accords. Il est essentiel d’acquérir un excellent niveau de lecture sur cet instrument, ne serait ce que pour anticiper les nombreuses difficultés accordées par sa généreuse polyphonie, mais aussi à cause des écritures qui, d’une époque à l’autre, d’un style à un autre, soulèvent de nouvelles contraintes. Le simple fait de comparer une partition baroque avec une autre plus contemporaine le démontre parfaitement, non seulement à cause de l'approche technique très différente sur l'instrument, mais aussi à travers des « tournures d’écriture » spécifiques. Aussi, pour optimiser la qualité d'un bon déchiffrage, je conseille d’aborder la lecture de répertoires très divers : classique, variété, jazz, etc.

Par ELIAN JOUGLA

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