LES QUESTIONS DU CANDIDE



DES QUESTIONS/RÉPONSES SUR LA MUSIQUE AVANT DE L'ÉTUDIER

RÉPONSES À DES QUESTIONS ESSENTIELLES (2)


PART 2

PART 1

PART 3

PART 4

PART 5



PART 2

01 - Faut-il avoir des dons pour apprendre la musique ?

Je parlerai plutôt de facilités que de dons. La musique fait appel à beaucoup de ressources que je classerai en 2 catégories :

  • 1 - Les acquits naturels : l'oreille, l'imaginaire, la patience, la souplesse, la logique.
  • 2 - Les acquits par le travail : la culture musicale, la technique instrumentale, la réflexion, la dextérité,…


Évidemment, rares sont les personnes capables d'utiliser toutes ces ressources avec aisance. La musique en soi n'est pas difficile si l'on prend le temps de découvrir toutes ses richesses et de trouver en elles les messages qu'elle délivre. Mais c'est souvent long et c'est cela qui crée le découragement et parfois l'abandon.

Les deux premières années sont les années de découverte pour l'élève. Le pire pour lui est de tomber dans une certaine routine qui peut s'installer au bout d'un certain temps. Le chemin de l'apprentissage de la musique doit être toujours jalonné par de nouvelles expériences. L'enseignant doit posséder beaucoup de ressources personnelles et doit être capable d'anticiper et de faire rebondir la curiosité de l'élève par de nouvelles approches. Pour progresser, l'élève doit dans un premier temps s'appuyer sur les points forts qu'il possède naturellement. À travers une suite de test, le professeur prendra connaissance des différentes qualités et défauts de son élève et cherchera avec lui, à développer ses points faibles.

Nous ne sommes pas tous égaux devant le travail et si certains arrivent plus vite que d'autres à un résultat, une personne moins apte, mais plus persévérante ira peut-être plus loin. En musique, il est important de se fixer un but raisonnable, réaliste et de s'y tenir avant d'en fixer un autre..

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02 - Quel est le profil des élèves désirant aborder le jeu "moderne" au piano et dans la musique en général ?

Réponse complète à un article paru dans Pianiste Magazine

Il faut tout d'abord définir ce que l'on entend par "jeu moderne". Ce terme est souvent utilisé pour se démarquer de la musique dite "classique". On reproche trop souvent à celle-ci d'être trop fermée, trop axée sur la lecture du solfège et sur des exercices techniques trop poussifs. Ce qui, sur le fond, n'est pas faux.

Pour la plupart des gens, la musique est liée à l'évasion, à la notion de plaisir immédiat, tout en se demandant si cela est réalisable sans les contraintes techniques que réclame un instrument de musique. Les parents qui ont pratiqué dans leurs jeunesses les cours de solfège, les lectures à répétition demandent pour leurs enfants un enseignement plus ludique et moins contraignant. Le solfège, sans le nommer directement (car il existe d'autres sources d'échecs à l'apprentissage de la musique), est souvent cité en exemple comme un frein à l'épanouissement du musicien.

L'autre problème de l'enseignement du piano est qu'il est enfermé comme le violon dans un passé issu de la musique classique, et cela, bien plus en Europe qu'aux États-Unis où sont né le jazz et le rock. La guitare électrique ou la batterie, par exemple, ont moins de contraintes pour être enseignées dans un axe "moderne". Leurs utilisations et évolutions techniques s'inscrivent directement dans le jeu des musiques " modernes ".

Aujourd'hui, la prise de conscience par les professeurs de l'importance du rythme dans les musiques actuelles fait doucement son chemin. En France nous avons encore beaucoup de retard. Il est généralement enseigné à travers des manuels trop scolaires et rebutants. Le rythme est considéré comme une suite de figures rythmiques pensées et intellectualisées. Or, le rythme est à la base une démarche intuitive, non formelle et c'est en cela qu'il est difficile de l'enseigner. Beaucoup de professeurs y renoncent soit par incompétence ou par peur de rebuter leurs élèves. Le rythme est un équilibre entre respiration et énergie. C'est un terrain ou la place de l'improvisation et de la création est importante. Beaucoup trop de personnes, dans un inconscient collectif, pensent ne pas avoir le sens du rythme, ne pas avoir d'imaginaire, ce qui est totalement faux. Cela est dû à un enseignement mal adapté aux contraintes des musiques modernes. Le sens du rythme est pour l'apprenti musicien son pandore.

Un autre point capital est la culture musicale. Elle est indispensable à la sensibilité de l'individu. Il faut être curieux de tout. Il est nécessaire d'aborder la musique "moderne" avec une écoute attentive des musiciens importants qui ont jalonné son histoire et cela quelle que soit la musique inscrite au programme. Cette approche devrait être un passage obligé avant d'aborder la technique d'un instrument. La connaissance des différents courants musicaux permet de se situer personnellement dans son désir d'apprendre la musique et de mieux appréhender l'instrument choisi. Malheureusement, c'est rarement le cas. Les gens comme les enseignants sont trop pressés d'aboutir. Des tas de personnes s'engouffrent avec l'aide des professeurs dans la spirale de la technique pour la technique. Ils ne laissent pas assez de place pour la respiration, la réflexion personnelle. Un bon enseignement à pour rôle de conduire à l'éveil, à l'amour de la musique, plutôt que d'enfermer l'élève dans une approche trop technique et rebutante. La sensibilité ne s'apprend pas, elle est inscrite en chacun de nous et ne demande qu'à s'épanouir. Elle doit-être notre nourriture spirituelle de chaque instant.

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03 - Combien de temps faut-il consacrer au travail de l'instrument ?

Cela dépend du niveau technique, de la qualité de concentration et de la volonté avec laquelle on désire aboutir. Il est évident qu'en fonction du niveau du musicien, le travail de la musique exige que l'on y consacre plus ou moins de temps. La concentration joue un rôle important dans la mesure où elle favorise un travail de meilleure qualité pour un temps donné.

C'est une pratique régulière et conséquente qui permet d'obtenir les meilleurs résultats. Un travail d'un quart d'heure par jour est plus profitable qu'une heure, de temps en temps. L'élève ne doit pas se sentir frustré face à des difficultés insurmontables, sinon il risque de ne jamais rencontrer le plaisir de jouer. Pour les enfants les plus jeunes, les parents doivent veiller au bon déroulement du travail, sans leur imposer des séances de travail trop longues.

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04 - Comment choisir entre un professeur particulier et un professeur de conservatoire ?

Voici une liste des principales différences concernant les conditions d'exercices du professeur particulier et du professeur d'école.

Le professeur particulier :

  • 1 - Il n'a aucune obligation d'utiliser un programme établi. Il peut très bien s'adapter à la vitesse et au niveau de l'élève, à condition que ses capacités et la richesse de ses connaissances le lui permettent.
  • 2 - Il a la possibilité de donner des cours pendant les vacances scolaires.
  • 3 - Il ne note pas et il n'est pas tenu à un spectacle ou à un examen de fin d'année.
  • 4 - Pas de limitation d'âge chez les élèves.
  • 5 - Pendant le cours, le mélange solfège / étude de l'instrument s'adapte à la configuration (niveau, aptitude) pour une meilleure efficacité.
  • 6 - La possibilité d'avoir le cours à son domicile, si cela rentre dans les conditions d'exercice du professeur.

Le professeur de conservatoire

  • 1 - Au niveau des conservatoires, il est tenu à un programme qui tient compte du niveau et de l'âge de l'élève. En revanche, dans les établissements privés ou les associations, il n'existe aucune obligation ; le professeur est libre de choisir son programme.
  • 2 - Au conservatoire, le passage et l'obtention du diplôme de fin d'année sont obligatoires pour passer en classe supérieure. Dans les écoles privées, souvent un spectacle conclut la fin d'année, mais monopolise les deux derniers mois de l'année scolaire (mai, juin) pour le préparer (chorale, exécution de morceaux en solo ou en collectif, etc.), il faut en tenir compte.
  • 3 - L'étude du solfège et de la théorie, d'une durée d'une heure (en collectif) est séparée de l'enseignement de l'instrument (une 1/2 heure à ¾ d'heure en moyenne par semaine).
  • 4 - Les cours ne sont pas donnés pendant les vacances scolaires (environ 2 mois cumulés, plus les grandes vacances d'été)
  • 5 - Dans certaines écoles, la possibilité de jouer à plusieurs (classe d'ensemble).
  • 6 - Flexibilité horaire des cours la plupart du temps imposée.
  • 7 - L'obligation de vous déplacer pour assister au cours.
  • 8 - Pour les enfants, la gratuité des cours dans les écoles municipales et les conservatoires, en fonction du revenu des parents.

Bien que certains établissements offrent l'avantage des cours d'ensemble et la gratuité dans certains cas, le cours particulier doit apporter un enseignement de qualité supérieure. Si vous constatez que ce n'est pas le cas, n'hésitez pas à changer d'enseignant, même en cours d'année.


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05 - Que pensez-vous des structures d'enseignement musical comme les écoles de musique ?

Du mal !

Pendant les années où j'ai enseigné dans des structures de musique (maison pour tous, école municipale), je n'ai jamais pu réaliser un bon enseignement, non pas par faute de moyen, il y avait toujours un piano à disposition dans le local où j'enseignais, mais à cause du temps consacré à chaque élève : une demi-heure dans le meilleur des cas ou 20 minute dans le pire et ce genre de condition d'exercice est encore très répandu aujourd'hui dans les écoles de musique.

Quand on a une demi-heure devant soi, on n'a pas le temps de se poser et de permettre à l'élève de se trouver en condition optimum, d'où un certain stress de part et d'autre. Si l'on désire réaliser une pédagogie personnalisée, au cas pour cas… c'est absolument impossible ! C'est une des raisons qui pousse les enseignants à appliquer la même approche pédagogique pour tous les inscrits et un constat s'impose : ça passe ou ça casse… et cela quel que soit l'âge. Un taux d'échec de 60 % en première année de musique, ce n'est pas normal ! Les gens ne sont pas informés de cela… les structures d'enseignement n'ont pas intérêt à ébruiter ce genre de statistique. Une mauvaise publicité n'est jamais bonne. Certaines structures ont des subventions auxquelles elles tiennent !

On trouve toujours de bonnes raisons pour évoquer l'échec : il n'était pas fait pour la musique, il ne travaillait pas assez, etc. mais le fond n'est jamais condamné. Le système éducatif est arrivé au fil du temps à banaliser tous ces échecs au niveau de la collectivité et à les faire rentrer dans une sorte de "norme" typiquement française.

En une demi-heure de cours, on aborde un morceau et un ou deux exercices quand tout va bien, c'est tout ! Or, la musique dans ce qu'elle a d'enrichissant pour l'individu, dans ce qu'elle peut lui apporter dans sa vie future : l'émotion, la joie, la communication, le partage, une aide dans les moments difficiles de la vie, etc. Tous ces messages ne peuvent être approfondis, enseignés dans un laps de temps aussi court. La réussite dans la musique passe par plusieurs centres d'intérêts qui sont : la culture musicale, l'interprétation, la création, l'improvisation, l'échange, le jeu en groupe, etc. Tout cela demande du temps et un effort particulier de la part de l'enseignant. En utilisant une méthode quelconque, l'enseignant se repose sur elle et ne se remet pas en question. Il applique la même approche à tous ses élèves, sans étudier les aptitudes de chacun d'eux. Or, chaque individu étant différent, il mérite d'être étudié dans sa richesse intérieure.

Je pourrais vous parler également des examens ou des spectacles de fin d'année qui sont une perte de temps et une pression supplémentaire pour l'élève. L'apprentissage de la musique est trop scolarisée ! Le conservatoire, c'est la course à l'élite. On ne garde que les meilleurs, tant pis pour les autres !

Face aux professeurs indépendants, l'argument principal avancé par les écoles est de proposer des tarifs économiques (à relativiser si l'on tient compte des vacances où les cours ne sont pas donnés : deux mois en cours d'année scolaire + les grandes vacances). Mais sur le fond, que vaut-il mieux ? : gagner quelques dizaines d'euros par an ou prendre l'énorme risque de passer à côté d'une activité qui peut vous accompagner toute une vie ? Cela demande réflexion, non ?

Depuis que j'enseigne à titre privé, la forte majorité des personnes qui me contacte provient des écoles de musique. Après une expérience d'une à trois années passées dans ces structures, les parents recherchent pour leurs enfants une autre approche pédagogique : une meilleure écoute et l'espoir que tout n'est pas perdu, or souvent il est déjà trop tard, surtout pour les enfants qui gardent des traces de cette expérience passée. Si, au départ, l'enfant est heureux de découvrir l'univers de la musique, il en ressort triste quelque temps plus tard, la flamme du désir éteinte.

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