MATÉRIEL DE MUSIQUE



CHOISIR UN PIANO DROIT OU À QUEUE - CRITÈRES ET RECOMMANDATIONS

Cette page d'information vient en complément du dossier ACHAT D'UN PIANO DROIT OU À QUEUE.


Acheter un piano neuf n’est jamais simple, car les modèles sont nombreux et leur prix pas toujours en rapport avec la qualité espérée. L’essentiel étant d’aimer son instrument, nous allons vous donner quelques suggestions, quelques pistes, pour vous aider à faire le bon choix au moment de son achat. Et si cela ne suffit pas, vous pouvez toujours consulter les autres pages du "DOSSIER PIANO" établies par d'autres professionnels.


PIANO NEUF OU PIANO D'OCCASION ?

En premier lieu, vous devez aimer sa sonorité. Ne vous laissez pas trop séduire par la beauté du meuble. Un piano qui est beau en apparence ne sera pas nécessairement un bon instrument, ni un instrument fait pour vous. Alors faites attention !

Choisir un piano d’occasion est encore plus difficile. En fonction de son passé, le piano d’occasion possède un rapport qualité-prix très avantageux ou très désastreux. Il est donc important de connaître son histoire, les différentes interventions qui ont été effectuées concernant sa maintenance ainsi que le profil des personnes qui s’en sont servies.

Dans la mesure du possible, recherchez dans vos relations un spécialiste ou une personne qui possède quelques expériences en la matière et qui vous accompagnera lors de l’achat. Si les infos du site "Piano Web" sont insuffisantes, procurez-vous des articles en provenance de magazines spécialisés. Toutes ces informations vous seront utiles pour ne pas naviguer à l’aveuglette. Sans devenir un spécialiste, en connaissant le rôle joué par quelques pièces du piano (cordes, table d'harmonie, marteaux, pédales, étouffoirs, etc.), vous serez à même de mieux comprendre les propos tenus par le vendeur.



LES CRITÈRES ESSENTIELS


1 – LE BUDGET

Comparer un piano Fazioli fabriqué à la main avec un piano d’étude Yamaha, c’est vouloir comparer une 'Ferrari' avec une 'Twingo' ! Ainsi, comme pour les voitures, la qualité d’un piano se décline en plusieurs classes allant du piano d’étude au piano dit de concert. C’est ainsi ! L’investissement financier est donc une phase importante au moment de l’achat et qui doit être déterminée prioritairement par le rôle joué par l’instrument : piano de travail, piano de répétition, piano de concert... et par le style de musique généralement pratiqué : classique, jazz, rock, etc.

Si vous déterminez une fourchette de prix précise, le choix qui s’offrira à vous maigrira à vue d’œil. C’est d’ailleurs très souvent l’une des premières questions que pose le vendeur à son client : "De combien disposez-vous ?… Quelle somme comptez-vous investir ?"

Si vous n’êtes pas millionnaire, mais que vous espérez repartir avec un bon piano, optez pour un instrument d’occasion et de préférence dans une grande marque, ou alors dans une marque moins réputée mais dont le modèle aura déjà fait ses preuves.



2 - LES MARQUES DE PIANO

Entre les grandes marques, les petites marques, celles qui se sont trompées de chemin et celles que personne ne connaît, comment choisir ?

Dans le domaine du piano, qui dit petite marque, ne dit pas forcément mauvais piano. Un piano de grande marque peut ne pas vous convenir pour des raisons qui n’appartiennent qu’à vous : sonorité, toucher, etc. Toutefois, il est toujours possible de faire un tri en fonction de la réputation des marques et de leur passé.

Le piano allemand jouit d’une bonne réputation. Les pianos Schimmel et Ibach sont de bons pianos qui possèdent de nombreuses qualités. Les pianos britanniques, tels Chappel et Broadwood sont également de bonne qualité. Quant aux pianos américains, ils conservent leur intégrité et leur personnalité avec des marques comme Baldwin et Boston (fabriqué en Asie, le Boston est un Steinway à prix plus abordable).

L’offensive des pianos japonais avec Yamaha et Kawai en tête, suivis de près par Young Chang possède généralement un bon rapport qualité-prix. Et en France me direz-vous ! Gaveau ayant disparu depuis longtemps et Rameau ayant abdiqué, il reste Pleyel qui renaît de ses cendres et dont la mécanique est souvent excellente.

Les marques que je viens de citer ci-dessus sont connues des pianistes. S’il existe également des marques prestigieuses, telles Steinway et Bösendorfer, dont la renommée s’illustre très souvent à travers le petit écran et la scène, ce n’est pas une raison pour que d’autres marques moins célèbres ne retiennent pas votre attention. Citons :

  • Les marques allemandes Sauter, Seiler, Steinberg, Pfeifer et Feurich.
  • Les marques britanniques Kemble, Welmar, Collard & Collard.
  • La marque américaine Chickering.
  • La marque tchèque Petrof.
  • La marque polonaise Betting.
  • La marque sous licence française Erard.

Une précision s’impose. Il arrive fréquemment, pour raisons économiques ou pour quelques enjeux financiers, que des sociétés s’associent pour devenir plus compétitives. Cependant, cet échange de bons procédés altère parfois la réputation des marques concernées. En effet, l’origine de fabrication de certaines pièces (ou de leur assemblage) aux quatre coins de la planète sont fréquemment sous le contrôle de robots et d’ordinateurs. Pour une question de rentabilité, les contrôles manuels soumis à l’appréciation de chaque technicien ont tendance à disparaître. Dans le haut de gamme, le caractère uniforme des sonorités prend généralement le dessus et se répand progressivement de marque en marque.


3 - TAILLE ET TYPE DE PIANO

Piano droit ou piano à queue ? La question ne se pose pas quand on vit dans des pièces exiguës. Même un piano droit prend de la place, alors ne parlons pas d’un piano à queue !

Dans le cas contraire, si votre salon possède la superficie d’un hall d’aéroport (je sais, j’exagère !), pourquoi choisir systématiquement un piano à queue ?

"Parce que j’ai les moyens financiers…"

Oui, mais encore…

"Heu… Parce qu’un bon piano, c’est toujours un piano à queue…"

Oui et non. En réalité, le piano à queue possède généralement une qualité sonore supérieure et une plus grande plage dynamique que le piano droit. Cela est dû, en partie, à la longueur de ses cordes. Sur un piano à queue moderne, la mécanique est prompte à réagir grâce au ‘double échappement’. De plus, à cause de sa disposition en alignement avec la gravité, les marteaux se déplacent de bas en haut pour frapper les cordes, tandis que sur un piano droit, le déplacement se produit pratiquement à l’horizontale.


4 - MON PIANO A QUEL ÂGE ?

Face à un piano d’occasion, il est parfois difficile de connaître son âge exact, sauf bien sûr si son propriétaire en a connaissance (sans commentaires). Il existe cependant quelques pistes…

D’abord, regardez à l’intérieur l'indication de la date de fabrication. En principe, elle se situe en haut du cadre ou parfois à l’arrière de l’instrument (un numéro de série peut être présent). Sinon, vous pouvez avoir une date approximative en fonction de certains critères. Dans le cas où le piano ne possède pas de cordes croisées, de cadre métallique et si les étouffoirs ne sont pas disposés devant les cordes pour un piano droit ou au-dessus pour un piano à queue, considérez que l’instrument n’est pas de première jeunesse et qu’il deviendra rapidement un meuble d’ornement. Par exemple, face à un piano avec cadre en bois, très sensible aux fluctuations de température et d’humidité, l’accord ne tiendra pas et l’instrument devra être accordé plus souvent.


5 - LES AUTRES CRITÈRES

Pour un piano d'occasion, aux critères précédant s’ajoute l’entretien.

A-t-il été régulièrement entretenu ? Oui, Non ? N’hésitez pas à vous munir d’un diapason pour tester la hauteur du La 440 Hz. S’il est globalement accordé très en dessous, ce n’est pas bon signe. Autre point facilement vérifiable : l’usure des feutres (marteaux et étouffoirs). Sont-ils en bon état ? Les étouffoirs jouent-ils toujours leur rôle ? Des traces prononcées laissées par les cordes sur les feutres des marteaux sont révélatrices de l’usage de l’instrument.

Plus délicat à contrôler, la table d’harmonie. Quand on ne possède pas l’œil de l’expert, les fentes ne sont pas toujours très visibles. Inversement, le contrôle visuel des cordes est très facile. Quand une corde a été récemment changée, sa coloration est plus brillante… et sa sonorité également.

CONSULTER : VÉRIFIER L'ÉTAT D'UN PIANO D'OCCASION



LES PÉDALES DU PIANO

Au passage, vérifiez les pédales. Elles doivent fonctionner en silence. Les pédales fonctionnent-elles normalement ? Toutes les notes doivent résonner quand la pédale forte est enfoncée et inversement s’arrêter au moment où celle-ci est relâchée. Est-ce qu’en appuyant sur la pédale douce le volume sonore diminue de façon significative ?

La sourdine étant parfois absente sur les pianos anciens, à vous de voir si elle se révèle indispensable. Pour le pianiste, son utilisation n’est généralement pas très agréable. Sur certains modèles, son utilisation rapproche les marteaux des cordes et modifie la sensation du toucher.


LA TRAÇABILITÉ

Tous ces contrôles n’auront que plus de poids si le vendeur est le premier à vous les indiquer. Si, de surcroît, il a en sa possession des traces écrites des différents travaux réalisés sur l’instrument, c’est encore mieux (les factures ou le cas échéant l’adresse du facteur qui a réalisé l’entretien et/ou les réparations). Vous aurez alors un historique détaillé de la vie de l’instrument.



LA SENSATION PHYSIQUE DU TOUCHER

C’est un point très important lors de l’achat. Il est souvent difficile de se faire une idée précise du toucher d'un piano au bout de quelques minutes. Dans la mesure du possible, quand déjà votre cœur balance pour un modèle, jouez dessus assez longtemps. Jouez vos airs favoris, mais également faites vos propres essais : testez la réponse à la dynamique en jouant le plus doucement possible et ensuite très fort. Montez des gammes et exécuter des accords. Jouez staccato et legato, etc.

Profitez-en pour tester la mécanique du clavier : vérifiez la rapidité de réponse des touches en jouant des trilles ou en répétant une même note rapidement à l’aide des deux mains. Vérifiez aussi la résonance de la note lorsque vous relâchez la touche, elle doit être minime, voire absente.

Bien-sûr, un piano dont le toucher vous semble ‘trop dur’ est à exclure… mais attention, le choix d’un toucher dépend de votre technique. La présence de votre professeur peut alors se révéler utile. Il est normalement capable de situer où vous en êtes techniquement et de dessiner le profil d’un toucher qui pourrait vous convenir en fonction de votre morphologie, de la robustesse de vos doigts. Toutefois, il faut rester prudent, car le toucher est surtout une affaire de goût personnel. Vous ne devez pas être trop influencé par votre professeur ou un vendeur habile. Tout est une question de discernement, car une fois le piano installé chez vous, il vous sera difficile de le remplacer !



LES TOUCHES DU PIANO

Qui dit toucher dit… touche. Aujourd’hui, le temps des touches en ivoire a disparu (fort heureusement pour les éléphants !) Il doit exister ici ou là encore quelques vieux pianos équipés de ces touches jaunissantes. La sensation n’est pas la même avec les touches synthétiques… ça glisse, disent certains pianistes. Mais alors que faire ? À ce jour, aucun nouveau revêtement conjuguant solidité et coût de revient aussi bas n’a été trouvé, mais qui sait ce que nous réserve l’avenir !


LA QUALITÉ SONORE DU PIANO

Point très subjectif, car à l’appréciation de chacun… Cependant, il existe quelques détails importants à vérifier et sur lesquels tout le monde ou presque tombera d’accord : la dynamique de l’instrument et son égalité sonore.

Pour contrôler l’égalité sonore, il faut jouer sur tout le clavier, de la première à la dernière note. L’ensemble de la tessiture de l’instrument doit être cohérent. Par exemple, pas de basses trop puissantes qui déséquilibreraient la présence des aigus. Un manque de cohérence entre les basses, les médiums et les aigus modifiera votre jeu pianistique et, de fait, induira à la longue des effets néfastes sur votre technique.

Le timbre du piano revêt toute son importance car, grâce à lui, la beauté ou la laideur du son sera en ligne directe avec votre intention de passer quelques heures ou quelques minutes à le pratiquer chaque jour. Des aigus que vous jugerez trop brillants, métalliques ou des basses trop sourdes pour vos oreilles peuvent légitimement vous faire renoncer au modèle que l’on vous propose.

NB : lors de l’achat d’un piano, il faut apprendre à refuser tous les discours qui peuvent entraîner chez vous de la confusion ou de la méprise. Il vous appartient de stopper le vendeur si celui-ci tient un discours trop obscur !

Une part de courage et de curiosité. Au moment de franchir les portes d’un grand magasin dans lequel s’exposent des dizaines de piano (ce qui est toujours impressionnant !), testez des pianos d’un même type (droit, demi-queue…) à différents prix. C’est un bon moyen d’évaluer et de différencier rapidement leur qualité sonore. Choisissez les moments propices : faites votre visite de préférence le matin. C’est souvent plus calme et vos oreilles sont plus reposées qu’en fin de journée.

Tenez compte également de l’acoustique de la pièce lors de vos essais. Les pianos exposés dans les magasins ne sont pas toujours disposés aux endroits propices, capables de révéler leur véritable qualité acoustique. Chez vous, c’est la même chose. Pour que le piano délivre toute sa beauté sonore, quelques règles sont à observer (consulter description et entretien du piano)



LA LOCATION EN FORME DE CONCLUSION

Je ne m’étendrai pas sur la finition du meuble et le design qui ne sont qu’une question de goût et qui entraînent la plupart du temps une oscillation du prix à la hausse. Sachez toutefois que par rapport à l’achat d’un piano d’occasion, le modèle neuf vous offre parfois le choix entre plusieurs coloris pour un même modèle, voire la transparence si l’on souhaite épater ses amis.

De nombreux commerçants proposent habilement de vous offrir une banquette piano dans le cas où vous acceptez d’acheter un piano bien précis. Méfiez-vous ! Il s’agit peut-être d’un modèle ayant fait les frais d’une foire d’exposition ou cachant un défaut. Un piano étant constitué d’une mécanique précise ou chaque pièce interagit sur les autres, un défaut même minime peut se révéler au fil du temps un véritable fléau. Fléau dont vous ne pourrez certainement pas vous débarrasser ou alors au prix d’un sacrifice financier très important.

Si vous achetez un piano neuf, quelques jours après son installation à votre domicile, celui-ci doit subir un premier accord gratuit et quelques mois après, normalement, un second accord. Vérifiez au moment de l’achat les clauses de la garantie, tout particulièrement ce que le service après-vente comprend.

Dernier conseil : pour ceux qui hésitent ou qui ne savent pas, un moyen intermédiaire existe : la location. Elle offre de nombreux avantages.

La location est utile si votre avenir de pianiste candide est à l’essai, mais surtout, elle s'avère utile pour comprendre dans la réalité du quotidien ce qu’apporte positivement ou négativement un piano chez soi. Faire un essai locatif pendant six mois ou une année est une durée raisonnable et suffisante (il existe également des contrats sous forme de location/vente). Ainsi, fort de cette première expérience, vous devriez être en mesure de choisir un piano vous correspondant, sachant qu’un tel instrument peut vous suivre durant des années, voire toute une vie !

Par Patrick Martial

En complément d'information, nous vous suggérons de lire cette page : LOUER OU ACHETER UN PIANO ?

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