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JOUER DES ACCORDS AU PIANO AVEC DES EXEMPLES ET DES CONTRE-EXEMPLES

Ce cours fait suite à la leçon : "Présenter au piano des accords à deux mains - Principe de base". Nous abordons ici la présentation des accords à deux mains au piano quand ils accompagnent une mélodie. Plusieurs exemples et contre-exemples enregistrés au format MP3 sont suivis d'observations techniques.


PRÉSENTER DES ACCORDS DANS LE BUT D'ACCOMPAGNER UNE MÉLODIE

Il existe un grand nombre de positions usuelles pour présenter un accord à deux mains sur un clavier. Dans la plupart des cas, l’accord doit sonner, si possible, ample et profond. Pour obtenir cela, il existe quelques règles à respecter.

Ces règles ne sont pas des lois immuables et sont à adapter en fonction du style musical et des goûts de chacun. Toutefois, pour obtenir une bonne cohésion sonore en jouant une suite d’accords, la première règle à retenir et de rechercher des positions voisines des précédentes.


LES SUJETS ABORDÉS SONT :

  • L'équilibre de l'accord (la répartition des notes, les intervalles inutiles).
  • L'enrichissement de l'accord (ajout d'une quatrième note).

POUR QUI ?

Cette leçon s'adresse aux musiciens qui désirent se perfectionner dans l'étude et la présentation des accords aux claviers.

Niveau : débutant à moyen.

Pour comprendre au mieux ce qui suit, il est nécessaire que les bases concernant la connaissance des accords à 3, voire à 4 notes, soit acquise (consulter si nécessaire la leçon : accords majeurs mineurs diminués augmentés, définition et renversement).


LA RECHERCHE DE POSITIONS SOPHISTIQUÉES

Pour aller de l’avant, rien de mieux que des exemples audio. Les présentations d’accords qui suivent garantissent un résultat homogène. Vous pouvez utiliser leur mode de présentation comme référence, quitte par la suite à vous en éloigner le cas échéant.

Exemple 1 : une suite d’accords présentée à deux mains de façon compacte.

Écouter l’exemple 1 (format MP3)

Observation : outre la couleur jazz provoquée par l’emploi d’accords à 4 sons, vous remarquerez que ceux-ci sont joués au centre du clavier et avec les deux mains rapprochées. La sonorité des accords est ronde. Il est extrêmement difficile d’imaginer, en fermant les yeux, les notes jouées par chaque main. Mains gauche et droite sonnent comme une seule grande main. Ce type de présentation est commun à de nombreux domaines : musique latine, chanson, rock, etc.

Exemple 2 : ce second exemple utilise la même suite d’accord que précédemment, mais ici la partie réservée à la main droite est jouée une octave au-dessus.

Écouter l’exemple 2 (format MP3)

Observation : les yeux fermés, en écoutant attentivement les accords, il est plus aisé de distinguer les notes aiguës des notes graves. Les accords sonnent moins ronds, mais gagnent en clarté.

L’ÉQUILIBRE DU RENVERSEMENT

Exemple 3 : présentation avec des notes omises.

Écouter l’exemple 3 (format MP3)

Observation : dans cette progression d’accord, pour les accords de F7/A, G7/B et A7/C#, la tierce n’est pas jouée avec la main droite puisqu’elle est déjà présente en tant que basse obligatoire à la main gauche.

Pour les accords Bb-/Ab, C-/Bb et D-/C,, afin de réduire l’intervalle séparant la main droite de la main gauche, la note la plus aiguë est doublée à l’octave inférieure (notes noires).

Exemple 4

Écouter l’exemple 4 (format MP3)

Observation : l’accord de C- double la fondamentale à l’octave / l’accord de Ab ne double pas la fondamentale à l’accord, mais celui-ci est renversé / l’accord de G-7 et F-7, la fondamentale n’est pas jouée à l’accord.

Remarque : les deux accords G-7 et F-7 utilisent un mouvement disjoint. La basse descend de sol à fa, tandis que la note aiguë des deux accords passe de fa à la b. Le mouvement disjoint est très utilisé par les compositeurs pour créer une dynamique dans les suites d’accords, par mouvement mélodique à l’aigu ou de marche avec les graves, soit en ouvrant les accords vers l’extérieur ou vers l’intérieur. Dans notre exemple, le mouvement disjoint entre le G-7 et le F-7 écarte la sensation auditive d’un accord descendu d’un ton.


ENRICHISSEMENT D’UN ACCORD

Dans certaines partitions chiffrées utilisant des accords à trois sons (majeur, mineur, diminué et augmenté), il est toujours possible d’enrichir les accords en rajoutant une sixte ou une septième.

Ajout d’une sixte : dans le cas de l’utilisation de la sixte, évitez l’accord augmenté qui crée un frottement avec la quinte. Pour les autres types d’accords pas de problèmes.

Exemple 5 : un exemple basé sur l’enrichissement d’un accord majeur avec une sixte.

Écouter l’exemple 5 (format MP3)

Observation : à l’écoute de l’accord C aug 6, on entend bien la dissonance de l’accord provoquée par le frottement de la quinte augmentée et de la sixte majeure à la troisième mesure (intervalle que j’ai volontairement isolé à la quatrième mesure pour bien faire ressortir la dissonance).

Ajout d’une septième mineure : faire attention avec l’utilisation de la septième mineure qui, bien que passe partout (elle peut être utilisée avec les quatre types d’accords de base), à des conséquences parfois fâcheuses. En effet, la septième, suivant le contexte, peut apporter une sonorité blues ou de façon plus grave des « effets de modulation » (l’accord de septième est souvent utilisé pour changer de tonalité). C’est pour cette raison que généralement sur les partitions, quand une septième est requise par le compositeur, elle est indiquée (C7, C dim 7, Cmaj 7, par exemple).

Exemple 6 : sans utilisation de septième.

Écouter l’exemple 6 (format MP3)

Exemple 7 : avec utilisation de septième.

Écouter l’exemple 7 (format MP3)

Observation : dans le septième exemple, l’enrichissement des accords parfaits majeurs par l’utilisation des septièmes mineures donne à l’ensemble une couleur « bluesy ». Ceci provient de la prédominance des septièmes mineures et par le dernier accord, qui n’apporte plus la résolution tonale de Do comme dans le sixième exemple. Faites-en l’expérience en changeant le dernier accord (C7) par un C.

Ajout d’une septième majeure : si vous rajoutez une septième majeure à un accord parfait majeur, l’accord sonnera « jazz ». Si vous utilisez le même intervalle avec un accord mineur, vous sortez du mode majeur, donc à éviter, sauf si vous savez où vous « mettez les pieds ». Idem pour l’accord diminué. Avec l’accord augmenté, pas de problème.

Il reste évident qu’en enrichissant un accord, vous transformez la couleur initiale, ce qui n’est pas sans effet sur la sonorité de l’ensemble (à l’écoute de l’exemple 7). Sans que cela sonne forcément faux, l’enrichissement d’un accord est à utiliser de façon parcimonieuse, jamais de manière systématique.

Vous devez enrichir un accord toujours en fonction du style musical qui se présente à vous. Le parfait exemple est la musique rock’n’roll qui, bien qu’étant considérée comme un style musical très moderne, se prête très mal à l’enrichissement harmonique, excepté l'accord de sixte et de septième de dominante.

Les enrichissements d’accords ne se limitent pas à la sixte ou à la septième. Vous pouvez également utiliser des intervalles de 9ème et 11ème (afin de rendre le cours plus accessible, j’ai volontairement omis l’utilisation de ces intervalles). Sachez toutefois, que si vous jouez la fondamentale à la main gauche, il n’est pas nécessaire de la répéter à la main droite. Celle-ci, allégée, pourra alors utiliser avec plus de liberté les intervalles de neuvième et onzième. Vous pouvez également enlever la quinte qui n’est pas un intervalle forcément indispensable (consulter le cours Les intervalles au piano et leur utilisation).

Le prochain cours abordera la présentation des accords en fonction de leur position sur le clavier.

Bon courage !

par ELIAN JOUGLA (Piano Web - 01/2024)


- SOMMAIRE DES LEÇONS GRATUITES -

1 - ARRANGEMENT
2 - ÉVEIL MUSICAL
3 - HARMONIE
4 - IMPROVISATION
5 - PIANO ET TECHNIQUE
6 - RYTHME
7 - SOLFÈGE/THÉORIE
8 - PROGRAMMATION & LOG.
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