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LA POSITION PHYSIQUE AU PIANO : CORPS, ÉPAULES, BRAS ET MAIN

Cette leçon de piano fait suite à : LA POSITION DU PIANISTE FACE AU PIANO - PREMIÈRES OBSERVATIONS


Face à son instrument, le pianiste doit relâcher tous ses membres lorsqu'il joue. Une raideur du poignet, une mauvaise position du dos ou des épaules entraînent des douleurs qui mettent du temps à se calmer. N'oublions pas qu'un pianiste passe de longs moments devant son instrument dans une position quasi statique. Douleurs au bas du dos ou tétanisation des doigts face à un morceau technique sont assez fréquentes chez de nombreux pianistes. Évidemment, une mauvaise position n'explique pas tout, mais un poignet relâché et un jeu partant de l'épaule évitent pas mal de désagrément.


1 - LA POSITION DU CORPS

Trouver la position idéale quand on est débutant n'est pas facile. On a tendance à être trop près de l'instrument et à vouloir observer ses doigts par-dessus. On cherche à se sécuriser en étant au plus près de l'instrument. Or, il faut être assis face au piano pour devenir l'observateur de ses doigts, mais également de son clavier. La distance doit être suffisante pour que vos poignets ne soient pas cassés, ni vos bras tendus.

On recommande aux pianistes débutants cette position :

  • Les fesses doivent porter à l'avant de la banquette, le corps en appui sur les pieds.
  • Un dos plutôt droit, pour éviter des douleurs dans le bas du dos.
  • Des coudes à la hauteur du clavier.
  • Des poignets à l'horizontale, dans le prolongement du coude.
  • Des doigts arrondis.

Une position trop haute donne plus de poids à l'avant-bras, ce qui défavorise le travail des doigts mais augmente la dynamique pour par exemple exécuter des "fortissimo". À l'inverse, une position trop basse casse les poignets et augmente l'énergie musculaire des doigts, mais offre au pianiste un jeu plus précis.

Suivant le style de musique interprétée, suivant la dynamique de la musique et son type de jeu, le pianiste n'adoptera pas la même position face à l'instrument. Une musique ancienne comme celle de Jean-Sébastien Bach avec peu de déplacements des bras et donc du buste n'est pas à comparer avec une improvisation jazz où à tout instant le pianiste peut déplacer latéralement les bras et le haut de son corps.

Les pieds ont leur importance. Ils ne servent pas seulement à appuyer sur les pédales ou à marquer un tempo. Ils permettent l'équilibre du corps et donc facilitent l'aisance de jeu.

On comprend cela, notamment quand on est obligé de déplacer le haut du corps pour jouer plus fort, par exemple. Être bien assis est une façon de s'ancrer au sol et de se sentir bien au niveau physique. La vibration, l'énergie peut également partir du sol et pas uniquement du haut du corps. Quand c'est possible, pour un meilleur équilibre, une banquette est préférable à un tabouret.


2 - LA POSITION DES ÉPAULES

Elles jouent un rôle important dans la souplesse générale. Elles doivent être relâchées, en position basse, afin de faciliter la communication énergétique des bras.


3 - LE RÔLE JOUÉ PAR LE POIGNET

Le poignet est un axe important qui sert de relais entre les doigts, la main et le bras. Le poignet doit être souple et travaille de trois façons : de gauche à droite, de bas en haut et de façon rotative.

En fonction de sa hauteur, au moment où le doigt rentre en contact avec la touche, la note sonnera différemment. Un poignet bas demande aux doigts une plus grande énergie (façon Glenn Gould) mais apporte à ceux-ci une sensation et un contrôle d'enfoncement plus grand.

Quand on enfonce une touche avec le doigt, l'énergie musculaire est variable. Elle dépend bien sûr du doigt lui-même, mais également du poignet qui pousse l'énergie et le poids du bras et de l'avant-bras vers l'avant, c'est-à-dire vers les doigts.

Lors du déplacement des mains, le poignet agit un peu à la manière d'une catapulte. Il va accélérer le mouvement de la main verticalement, de haut en bas.

Le poignet joue un très grand rôle dans la sonorité musicale (nuances). Il garantit la souplesse des gestes. Un poignet trop "raide" n'apporte pas au pianiste le contrôle dynamique nécessaire à son jeu et un poignet trop souple réduit considérablement la précision des déplacements de la main ou l'incapacité à exécuter proprement des traits rythmiques répétitifs et rapides (staccato).


4 - LA POSITION DE LA MAIN ET DES DOIGTS

La main est la partie du corps à laquelle on pense en premier. À cause de ses déplacements sur le clavier, les mains attirent le regard par leur côté démonstratif. Les mains sont, pour le pianiste, le centre d'intérêt de sa rencontre technique avec le clavier. D'ailleurs, le pianiste débutant comprend rapidement toute l'importance de la position de la main, même s'il ne sait pas comment la placer sur le clavier.

La main participe involontairement à l'angoisse du débutant, souvent à cause des nombreuses recommandations du professeur : main trop basse, trop en avant ou à l'extérieur du clavier, etc. Le pianiste débutant à bien du mal à coordonner le mouvement des doigts, la position de la main, le rythme, son assise sans compter le mouvement des pieds.

Quand on apprend à conduire, quand il faut manipuler les vitesses, le volant, les pédales, le rétroviseur, le clignoteur… et le côté imprévu de la circulation… c'est bien pire ! Et pourtant, nous sommes des millions de personnes à nous déplacer "naturellement" au volant après avoir angoissé lors des premières leçons de conduite.

Vous comme moi, sommes capables, si nous le souhaitons, de conduire aussi bien notre piano que notre véhicule. En général, c'est la manière d'aborder l'instrument, de le travailler, d'analyser notre rapport avec lui qui rend la tâche plus ou moins facile et non pas notre incapacité à comprendre une théorie ou l'intérêt d'une technique.

Pour ne pas bousculer et déstabiliser notre attention et pour faciliter l'approche de l'instrument, concentrons-nous uniquement sur la position de la main. Oublions pour un instant tout le reste.


5 - LA POSITION STANDARD ET LE DÉPLACEMENT DES MAINS

Comme montré dans la leçon "La position du pianiste face au piano", celles-ci ne vont pas rester statiques. Elles vont se déplacer en profondeur dans les touches, par exemple en jouant sur les touches noires et latéralement pour atteindre les extrémités graves et aiguës du clavier.

Ce qui est important est de garder la main, et par voie de conséquence les doigts et surtout le pouce, à la surface du clavier. En obligeant ce dernier à être toujours à la surface du clavier, on oblige la main et les doigts à être dans le prolongement des touches et donc de travailler toujours dans le même axe.

Comme décrit dans la leçon "Le clavier et la position des notes", le clavier d'un piano est très large.

La position de la main doit être la même à n'importe quelle hauteur du clavier. Le poignet bouge de façon à conserver le même axe à la main quand celle-ci atteint les extrêmes. Le buste accompagne le déplacement de la main pour ne pas trop casser le poignet. La longueur des bras et la hauteur du buste sont de ce fait importantes quand il s'agit d'atteindre les extrémités du clavier.

Deux erreurs d'inattention sont souvent commises chez le débutant : le pouce qui sort de la surface du clavier et le poignet qui fléchit vers le bas.

Le déplacement du pouce vers l'extérieur du clavier s'explique le plus souvent par une faiblesse des autres doigts (4e et 5e). La main bascule alors vers les doigts faibles pour les aider et donner du poids entraînant le pouce à l'extérieur.

Si le poignet fléchit… c'est normal. Le poids de l'avant-bras entraîne celui-ci vers le bas. Le "bon remède" consiste à compenser par l'énergie musculaire et de façon constante la position horizontale jusqu'à ce qu'elle devienne "naturelle", ce qui demande une certaine vigilance de la part du débutant. Mais une fois la position de la main acquise, on n'y pense plus du tout. Chaque fois que vous vous présenterez face à votre clavier, vous adopterez votre position de façon décontractée et naturelle.


6 - LA DURETÉ DU CLAVIER

Un autre paramètre important à considérer est la dureté du clavier. Face à un clavier à ressort ou à un clavier à échappement, l'énergie musculaire à développer n'est pas la même. Ce qui paraît plus facile au départ n'est pas toujours un avantage à l'arrivée.

Un clavier à ressort est plus sensible à l'enfoncement de la touche (30 à 50 grammes) qu'un piano acoustique (60 à 80 grammes), ce qui a pour inconvénient majeur de ne pouvoir agir sur la musculature des doigts et d'exiger d'autre part un déplacement des mains d'une grande précision. Pour un savoir un peu plus consulter "Le sens du toucher".


Leçon suivante : le doigté au piano : passage du pouce, morphologie...

Par ELIAN JOUGLA (10-2009)


- SOMMAIRE DES LEÇONS GRATUITES -

1 - ARRANGEMENT
2 - ÉVEIL MUSICAL
3 - HARMONIE
4 - IMPROVISATION
5 - PIANO ET TECHNIQUE
6 - RYTHME
7 - SOLFÈGE/THÉORIE
8 - PROGRAMMATION & LOG.
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