LEÇON GRATUITE



JOUER DES CUIVRES AVEC UN SYNTHÉTISEUR EN LIVE

Jouer des sons de cuivres avec un synthétiseur s’impose en cas d’absence de "souffleurs" lors de la reprise d'un morceau, mais le plus souvent, les sonorités de cuivres (ou assimilés) deviennent indispensables dès que l’on souhaite obtenir plus de punch à un arrangement. Ce cours explique notamment les difficultés rencontrées ainsi que les limites de leur usage.


À PROPOS DE L'IMITATION DES INSTRUMENTS À VENT

Depuis l’arrivée des premières sonorités échantillonnées dans les années 80, les instruments à vent (sax, trompette, trombone, cor, tuba, etc.), qui était souvent le maillon faible des claviers électroniques, ont gagné en crédibilité. Ceci est dû en premier lieu à l’amélioration de l’échantillonnage, encore plus précis et plus fin que par le passé, mais aussi à l’apparition de nouveaux filtres et à la sensibilité toujours plus expressive des claviers.

Ses sonorités sont généralement livrées en banque avec le synthétiseur. Cependant, elles demandent une certaine approche pour devenir crédibles sur un clavier dans des conditions ‘live’.

En premier lieu, les cuivres doivent être exécutés dans une tessiture qui leur correspond. C’est essentiel. C'est la base ! Ensuite, sachez que les effets que vous pourrez leur apporter grâce aux molettes ou à l’aftertouch sont complexes à gérer.

Face au dosage du vibrato, au calibrage de l’ouverture d’un filtre ou suite à un crescendo de notes, mieux vaut s’abstenir d'avoir à jouer des parties très dynamiques et complexes façon « big band de jazz ». La seule alternative pour se rapprocher d'un tel type de jeu polyphonique est d'utiliser un séquenceur dans une configuration studio. Grâce au fignolage des effets travaillés indépendamment sur plusieurs pistes, il est possible d’aboutir à un résultat sonore d’une grande définition.

Donc, à défaut d’avoir sous la main quelques véritables "souffleurs", et à condition bien sûr que les notes choisies et le dosage des effets s’inspirent des originaux, jouer des parties de cuivres sur un clavier électronique peut devenir un atout lors de l'interprétation d'un morceau.


RÉALISER DES EFFETS DE CUIVRES À LA VOLÉE

Lors d'un jeu live, l’une des principales difficultés techniques repose souvent sur l'exécution de notes courtes (piquées et/ou détachées) suivies de notes plus longues agrémentées d'effets. C’est grâce à ce délicat dosage que l'interprétation parviendra à donner « vie » aux instruments imités. Il est donc très important avant de se lancer dans l’aventure d’avoir bien écouté au préalable de véritables sections de cuivres dans un style musical proche du vôtre.

Vous devrez saisir les grands principes de leurs écritures et les moments clés où ils interviennent pour être efficace. Ne courez surtout pas après toutes les nuances de jeu qu’ils peuvent exprimer, d'autant que l’interprétation à la volée dans des conditions live limite le champ d’action, et que lui-même est à son tour limité par les possibilités techniques de l’instrument. Déjà, avoir sous les doigts 2 ou 3 effets bien dosés et correctement utilisés est déjà en soi une performance !


VAN HALEN : JUMP

Un excellent exemple de riff de "cuivres synthé" des années 80, du moins plus dans l'esprit que dans la sonorité à proprement dite.

PASSONS AUX EXEMPLES…

Pour avoir une plus grande liberté de manœuvre, les exemples qui suivent sont livrés sans aucune indication d’écriture concernant les effets à utiliser (vibrato, glissando, crescendo...). Vous devrez donc expérimenter les phrasés proposés : jeu lié sur certaines notes, détaché ou piqué sur d’autres. Insistez aussi sur le rôle joué par le volume sonore des cuivres (nuances de piano à forte, crescendo, diminuendo).


EXEMPLE MONOPHONIQUE

Pour ce premier exemple, vous devez choisir une sonorité de « brass ensemble » (1). La partie cuivre, écrite en clé de sol, repose sur une succession de petit motif mélodique en forme de riff et dont le style est hérité du rhythm and blues. Pour la main gauche qui joue des accords en ronde, choisissez un son de piano ou un ensemble à cordes.

Observation : Cet exemple, souvent utilisée dans la musique afro-américaine, repose sur une progression d'accords avec des cuivres qui répètent une même suite de notes. C'est simple tout en étant efficace.

1 - Un « brass ensemble » est une sonorité qui rassemble une section de cuivres sur une seule note (généralement trompette, trombone et saxophone).


EXEMPLE POLYPHONIQUE (1)

L’écriture de ce second exemple pourrait faire penser à une partie de piano des plus classiques, et pourtant il s’agit bel et bien d’une partie de cuivres accompagnée par une ligne de basse à la main gauche.

Concernant le choix de la sonorité, choisissez des trompettes si vous désirez une certaine agressivité ou des trombones pour une sonorité plus ronde. Excluez le « brass ensemble ». N’oubliez pas que le choix de la sonorité aura nécessairement une influence sur votre façon de jouer sur le clavier.

Le fait de jouer une succession d’accord apporte un autre éclairage à l’utilisation d'une section de cuivres, toutefois, il me paraît utile d’apporter quelques précisions...

Tout en restant simple, dans la réalité, chaque note des accords joués par la main droite devrait revenir à un instrument à vent différent, et dont la distribution pourrait être la suivante : le trombone (note basse), le saxophone (note médiante) et la trompette (note aiguë). Sauf à utiliser un séquenceur avec un instrument différent sur chaque piste (écriture sur trois portées séparées), cette disposition est impossible à transposer dans des conditions « live ». La sonorité choisie est donc de la plus grande importance et doit s'intégrer parfaitement au morceau sans le dénaturer.

Observation : Les notes de la basse en contretemps permettent de mettre en valeur le jeu rythmique et mélodique des cuivres. Bien que simple, cette basse au style funky devient difficile à mettre en place dès que l’on rajoute les cuivres à la main opposée.


EXEMPLE POLYPHONIQUE (2)

Ce dernier exemple est à rapprocher du précédent. Ici l’inspiration se veut dans le style « pop/rock des années 80 » avec une basse vraiment rock, robotique, basée sur une seule note. Les cuivres sont chargés d’ouvrir l’harmonie en jouant différents accords. Cet exemple pourrait très bien convenir à une introduction.

EN CONCLUSION…

Vous désirez jouer des cuivres plutôt réalistes ? Alors pensez comme un "souffleur" et vous aurez déjà réalisé un grand pas !

D’une façon générale, les cuivres doivent intervenir de façon sporadique pour conserver une certaine crédibilité vis-à-vis du morceau et de son équilibre.

Si votre objectif est de jouer un solo de trompette ou de saxophone (ce qui est nettement plus difficile), alors courez tout de suite en direction d’un slow des années 80 et écoutez l’intervention d’un saxo triomphant, tout en portant votre attention sur les effets utilisés ; vous serez alors surpris par leur diversité : glissando, notes à peine audibles, notes mourantes, effet de souffle, vibrato, crescendo, note appuyée, saturation, etc. À titre d’exemple, je vous propose d’écouter Europa du guitariste Carlos Santana par le saxophoniste Gato Barbieri. Un exemple à méditer.

Par ELIAN JOUGLA


GATO BARBIERI : EUROPA

À CONSULTER

IMITER UNE GUITARE SUR UN CLAVIER

IMITER UN ENSEMBLE À CORDES SUR UN CLAVIER

LA LIGNE DE BASSE AU CLAVIER

PROGRAMMER DES ARPÈGES DE GUITARE


- SOMMAIRE DES LEÇONS GRATUITES -

1 - ARRANGEMENT
2 - ÉVEIL MUSICAL
3 - HARMONIE
4 - IMPROVISATION
5 - PIANO ET TECHNIQUE
6 - RYTHME
7 - SOLFÈGE/THÉORIE
8 - PROGRAMMATION & LOG.
ACCUEIL
PARTICIPER/PUBLIER : EN SAVOIR PLUS
Facebook  Twitter  YouTube
haut
haut

Accueil
Copyright © 2003-2024 - Piano Web All rights reserved

Ce site est protégé par la "Société des Gens de Lettres"

Nos références sur le Web - © Copyright & Mentions légales