VIDÉOS PÉDAGOGIQUES



VIDÉOS DE PIANISTES IMITANT LE JEU DES BATTEURS AU CLAVIER

QUAND CLAVIER RIME AVEC BATTEUR

Il y a peu de temps, les vidéos présentes sur cette page n'auraient pas existé. L'arrivée de l'échantillonnage et de ses qualités audio ont poussé de jeunes musiciens à exprimer leur talent de façon tout à fait singulière, non pas en tant que pianiste, mais en se prenant pour de vrais batteurs. Rythmes, solos, breaks sont "mis en boîte" sur un clavier électronique des plus banals ! Il n'est pas question, ici, de programmer un rythme pour séquenceur, mais bel et bien de performance "live".


Pourquoi un joueur de clavier se prendrait-il pour un batteur ?

Développer de manière réaliste un jeu de batteur demande pas mal d'entraînement. Ce n'est pas au bout de quelques heures que l'on arrive à recréer un solo de batterie avec tous les effets que cela demande. Le claviériste doit connaître et comprendre l'intelligence de jeu d'un vrai batteur par l'écoute et par l'observation. Les différentes vidéos présentes ici, donnent une bonne idée des possibilités, mais également des limites de ce genre d'exercice technique. Faute souvent de qualité, le clavier n'autorise pas un bon contrôle de la dynamique des touches, ce qui a pour conséquence d'empêcher une juste finesse de jeu, comme le ferait un bon batteur.

La démarche est avant toute démonstrative. C'est une façon de s'amuser à imiter, comme le font quelque part les enfants quand ils singent ceux qu'ils admirent. Il est seulement dommage que ces jeunes musiciens n'aillent pas au-delà, en s'échappant du concept "jeu de batteur". En effet, rien n'empêche d'utiliser les possibilités sonores des claviers modernes d'aujourd'hui pour créer un espace sonore navigant entre timbres de batterie et possibilités de jeu appartenant spécifiquement au clavier électronique (utilisation des RPS ou des layers, par exemple).


Comment développer une telle technique au clavier ?

Si l'on reporte le jeu d'un batteur sur un clavier, cela nécessite au minimum une indépendance à trois voix : 1 - la grosse caisse / 2 - la caisse claire> / 3 - le charleston (vous savez, ce sont ces deux cymbales l'une sur l'autre et qui s'ouvrent et qui se ferment) ou les cymbales (la " ride "… c'est pour la rythmique, elle se substitue en quelque sorte au charleston et la "crash"… que l'on frappe de temps en temps pour marquer un événement sonore ou une cassure rythmique). De façon générale et pour faciliter la tâche de l'exécutant comme celle des explications, nous allons concevoir que la grosse caisse ne frappe pas en même temps que la caisse claire, mais de façon alternée… ce qui est le cas dans de nombreux rythmes. De fait, les trois voix se réduisent alors à deux : une voix qui s'occupe du rythme grosse caisse/caisse claire et la seconde du charleston ou de la cymbale… vous me suivez !

Prenons l'exemple d'un claviériste qui souhaite jouer un rythme de base en 4/4, comme celui-ci :

La grosse caisse (note du bas) marque le premier et troisième temps, tandis que la caisse claire (note du milieu) joue le deuxième et quatrième temps. La voie supérieure matérialise le charleston qui joue des croches.

Comment s'y prendre pour jouer ce rythme en "live" sur le clavier ?

Tout d'abord, il est utile de préciser qu'une touche spécifique du clavier désigne un instrument de percussion, non moins spécifique. Par exemple, suivant la norme General MIDI, l'assignation du son de la grosse caisse se situe sur la touche C2 du clavier, celui de la caisse claire sur le E2 et enfin le charleston fermé sur le F#2 et ouvert sur le A#2. Le principe est le même pour tous les autres éléments de la panoplie du parfait batteur/percussionniste. Ainsi, les différents toms et cymbales occupent à eux seuls souvent plus de 8 touches pour s'exprimer dans leur intégralité. La description ne serait pas complète, si je ne mentionnais pas toute une armada de percussion en tous genres : cabasa, cloches, woodblock, triangle, bongo, conga, etc. et qui est disposée ici ou là sur les touches restantes du clavier. Voir vidéo : Exemple 1.

Au départ, celui qui désire "jouer" au vrai batteur doit mémoriser parfaitement l'emplacement des sons du set de batterie sur le clavier. En général, cela vient assez vite avec la pratique.

Revenons à présent au rythme de base écrit au-dessus. Si vous désirez l'exécuter, voici la meilleure répartition des doigts sur les deux mains :

  • Main gauche : 4e doigt… grosse caisse / 2e doigt… caisse claire.
  • Main droite : 2e doigt… charleston.

Ce qui est ici le plus important est la régularité du charleston. C'est lui qui joue le rôle de métronome et entraîne en quelque sorte le jeu rythmique grosse caisse/caisse claire. Le simple fait d'exécuter ce rythme de base proprement, vous donne déjà une idée de ce qui vous attend si vous souhaitez franchir un cap supérieur, comme avec l'exemple suivant :

L'indépendance est toujours sur 2 voix, mais demande une meilleure précision rythmique, doublée d'une souplesse des doigts non négligeable, surtout si le tempo est élevé.

Mais un batteur utilise parfois ses quatre membres, me direz-vous ? C'est exact ! … et cette indépendance supplémentaire vient s'ajouter aux deux autres.

Mais quelle est donc cette troisième voix et quel est son rôle ?


La troisième voix

Un batteur, pas plus que vous ou moi, n'a un métronome inscrit dans sa tête. Il a besoin de repère, lui aussi ! Cette voix est exprimée le plus souvent à vide (sans frapper avec les baguettes), avec le membre inférieur qui est posé sur le pied de charleston. Cette voix se fait ou ne se fait pas entendre, suivant le jeu du batteur (elle se matérialise lors de breaks - roulement de tambours, par exemple). Elle lui sert à mesurer, de façon plus précise, dans sa tête, la "dimension" espace temps.

En écriture, cette voie n'est en principe pas écrite, puisqu'elle n'est pas exprimée et appartient au domaine de la pensée. Dans le cas contraire et le plus souvent, elle exprime les temps de la mesure. Mais n'oublions pas qu'un batteur est parfois contraint à des indépendances et à des subtilités que ces simples lignes ne pourraient décrire.


La mise en forme

Sur les vidéos présentes sur cette page, vous n'assisterez pas à des rythmes obsessionnels et cadencés comme un métronome, mais seulement à des solos de batterie partant de rythmes binaires rock, rarement jazz (c'est plus difficile à rendre). Les approches de ces différents exemples sont souvent improvisées, mais pas toujours (comme le montrent les exemples 2 et 7).

Ce genre d'exercice technique démontre un certain art du maniement des touches par la précision et la rapidité demandée. Pour avoir pratiqué personnellement ce genre d'approche musicale avec des "pavés" de boite à rythme dans le cadre de programmation séquenceur et même en "live", je peux vous assurer que ce n'est pas facile !

Le réalisme ne peut être obtenu sans une compréhension de l'univers de la batterie. Il faut quelque part se substituer au jeu du batteur. Pour en être plus proche, certains claviéristes n'hésitent pas à modifier le set General MIDI pour créer plusieurs cymbales au grain différent (cymbale frappée au centre ou sur le bord). Ils l'adaptent ainsi à leur propre sensibilité musicale et déplacent certains sons sur d'autres touches si l'approche technique en est facilitée (réduction des déplacements des mains ou écart entre les doigts).


Exemple 1. Démo "Créative"

Un démonstrateur japonais passe en revue les différents éléments du set de batterie sur un minuscule clavier de la marque "Créative", avec des touches non moins minuscules. Ensuite la démo commence sur un rythme de base, puis le charleston est doublé avant que le tempo ne s'emballe… très fort !

Extrait : document Créative - durée : 1 min 53

Exemple 2. Brother to Brother

Le fameux pont de " Brother to Brother " de Gino Vannelli. Très difficile avec ses breaks en triple-croche, mais construit sur une seule voie.

Exemple 3. Rythmique Funk

Sur une rythmique de funk, un jeu bien imité avec de subtiles variations rythmiques sur deux voies : croisement des mains, cymbale ride en contretemps, cassures rythmiques, etc.

Exemple 4. Solo Rock 1

Bonne observation du solo de batterie rock, avec certainement à la base, une bonne écoute du jeu des batteurs officiant dans ce genre d'exercice. Vous remarquerez que la grosse caisse est doublée sur deux touches voisines afin de faciliter la rapidité de jeu de celle-ci. Seules quelques imprécisions rythmiques sont à constater… mais rien de bien méchant ! L'imitation du jeu du charleston et des cymbales est très réussie.

Exemple 5. Solo Rock 2

Cet exemple fait intervenir parfois une troisième voix rythmique, en doublant toms et cymbales. Ici la rythmique est vraiment rock (parfois un peu confuse)… que ceux qui ne s'en sont pas aperçus aillent écouter du jazz, pour comprendre la différence !

Exemple 6. Yamaha MO6

Sur une rythmique au groove funk, cette vidéo montre un jeu de batterie axé sur l'accompagnement rythmique, mais également en solo. Il est dommage que quelques maladresses dans la mise en place rythmique soient présentes.

Exemple 7. Solo Drum William West

Une suite de rythmes rock et de roulements de toms s'enchaînent de façon improvisée.

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