MATÉRIEL DE MUSIQUE



CONSEILS AVANT L'ACHAT D'UN SYNTHÉTISEUR

Cette page fait suite à ACHETER UN SYNTHÉTISEUR - CONSEILS UTILES


LA POLYPHONIE, UN PARAMÈTRE IMPORTANT

Si on vous annonce dans la documentation 32 notes de polyphonies, cela vous indique que vous pourrez jouer 32 notes en même temps. Plus précisément, quand vous jouerez la 33e note, la 1ère s'effacera. Si vous vous dites qu'avec vos 10 doigts, 32 notes, c'est largement suffisant... vous faites erreur. En effet, n'oubliez pas 3 critères importants :

  • 1) Si vous utilisez la pédale sustain, les notes s'additionnent les unes aux autres.
  • 2) Si vous utilisez votre appareil pour réaliser une orchestration (batterie, basse, etc.), votre polyphonie diminuera à vue d'œil.
  • 3) Si sur certains modèles vous avez la possibilité d'enrichir vos sonorités en superposant des sons (layer), cette architecture sonore se réalise au détriment de la polyphonie. Dans ce cas, les 32 notes de polyphonies se diviseront par 2 ou par 4.

De fait, avec une polyphonie de 64 notes ou plus, il devient plus facile d'interpréter toutes les pièces musicales du répertoire classique et moderne.


LA POLYTIMBRALITÉ OU COMMENT RÉALISER UNE ORCHESTRATION

Il fut un temps (+ de 30 ans) où il fallait posséder autant de synthétiseurs que de sonorités différentes à exécuter. Il s'agissait de synthés monotimbrals. Aujourd'hui, à part de rares synthétiseurs monophoniques, quasiment tous les synthés sont polytimbrals. La polytimbralité, c'est la porte ouverte à l'orchestration ; c'est la mise en œuvre de vos créations à condition de posséder un séquenceur, soit dans le synthé (synthétiseur workstation), soit en utilisant un ordinateur. À vous de partager la polyphonie entre les différentes pistes si l'appareil ne le fait pas automatiquement. Exemple avec 32 voies de polyphonies : 12 voies pour le piano, 1 pour la basse, 6 pour la guitare, 4 pour la batterie, 1 pour le lead et le reste pour les cordes. Il faut savoir jongler dans cette gestion de la multitimbralité si l'on ne veut pas que d'un coup sec la résonance de la cymbale s'arrête sèchement.

La multitimbralité offre de nombreux autres services : vous avez la possibilité de partager votre clavier en plusieurs zones (attention, tous les claviers n'offrent pas cette possibilité) et d'attribuer à chacune d'elles une sonorité différente. Cela s'appelle réaliser un "split".

Pour obtenir des sons en "layer" (plusieurs couches de sons superposés), il faut programmer sur le synthé les seuils de vélocité entre lesquels le son d'une partie se déclenche. Votre synthé doit être capable d'analyser la vitesse de descente de la touche, d'où la notion de vélocité. En MIDI, elle s'échelonne de 0 à 127. Exemple : un premier son (disons la sonorité supérieure) présente une courbe de vélocité normale (la dynamique augmente si l'on joue plus fort) et le second apparaîtra d'autant plus que l'on jouera doucement. C'est ce qu'on appelle réaliser un "crossfade". Il est nécessaire que le musicien possède une bonne technique pianistique pour contrôler la force d'appui. Le résultat sonore de cette approche technique est superbe, mais peu usité, car difficile.


L'AFTERTOUCH : LA RÉALISATION D'EFFETS CACHÉS

À la fin de la course d'enfoncement d'une touche, si vous appuyez davantage sur celle-ci et si vous déclenchez un vibrato ou un pitchbend (montée ou descente du son), cela signifie que votre clavier accepte l'aftertouch (si celui-ci est en fonction bien sûr). Vous avez l'aftertouch "channel" et le "polyphonic". Le "channel" vous permet sur un même canal de recevoir le même effet sur toutes les notes ; avec le "polyphonic", chaque note est modulée individuellement. Ce dernier est à mon avis le plus intéressant, mais demande comme pour la technique du "layer", une bonne maîtrise de l'instrument.


LE CLAVIER : ON N'A PAS TOUJOURS LE CHOIX

Comme le piano acoustique, il est indispensable que votre clavier soit dynamique. Il doit être sensible à la réponse du jeu des doigts. Il doit posséder au minimum un clavier de 60 touches (5 octaves) pour un jeu conventionnel à deux mains. C'est le standard. Gare aux "cogneurs", ces claviers ont la mécanique sensible et ils n'apprécient guère la brutalité. Il vaut mieux éviter le style Jerry Lee Lewis sur ce genre de clavier. L'important, c'est d'avoir un bon réglage du toucher en modifiant la plage de vsensibilité du clavier. Si l'on exclut la dynamique, le toucher est fréquemment plus proche de l'orgue que du piano (clavier non pondéré).

Si vous reliez votre clavier à votre ordinateur, celui-ci deviendra un pseudo "clavier de commande" servant uniquement à piloter votre ordinateur, mais sans offrir, à l'opposé d'un véritable "clavier maître", une implémentation MIDI et des possibilités de "split" ou de "layer" moindres.

Pour avoir dans ma vie joué sur plusieurs dizaines de claviers différents, il faut reconnaître que trop souvent le toucher des claviers de synthé est déplorable. Avec leur côté plastique, les claviers "à ressort" de bonne qualité sont rares et ne dépendent pas de la valeur marchande du synthé. C'est souvent le maillon faible du synthé !


LES EFFETS : LA CERISE SUR LE GÂTEAU

Par le passé, on utilisait les effets pour grossir des sons étriqués. Aujourd'hui, la plupart des sonorités sont propres et les effets incorporés (assez nombreux), s'ils sont bien utilisés, renforcent la beauté des sons en les rendant "vivants". Cela vaut le coup de passer un peu de temps sur cette partie de l'équipement. En l'absence d'effets incorporés, il faudra prévoir l'achat d'effets externes. Ils se présentent la plupart du temps sous forme d'expandeur.

Le plus important de tous et le plus utilisé est sans conteste la réverbération. Elle donne de la profondeur à la sonorité. Il ne faut pas oublier le "chorus" qui enrichit les harmoniques et la "distorsion" ou "fuzz" pour saturer le son. Tous les effets sont à utiliser avec modération. Ils sont à la base de l'échec ou de la réussite de votre mixage. Donc, passez-y du temps.


LES MOYENS DE SAUVEGARDE

C'est un paramètre important à prendre en compte dès que vous achèterez l'instrument.

1) La sauvegarde est interne :

Quand vous éteindrez votre synthé, si les modifications que vous avez réalisées (volume, choix du son...) ne sont pas conservées, il s'agit de mémoire ROM. Quand vous rallumerez votre synthétiseur, vous retrouverez les paramètres initiaux (paramètres d'usine).

Sur les claviers électroniques actuels, même basique, c'est fort rare. Un certain nombre d'emplacements mémoires est souvent disponible (parfois au prix d'une manipulation plus ou moins intuitive dans les pages menus du synthé). Il s'agit de mémoire RAM. La capacité de sauvegarde est variable d'un appareil à l'autre et les paramètres également. La RAM interne sauvegarde et conserve vos modifications, même quand votre appareil est éteint. La ram interne est alimentée par une pile à très longue durée de vie (plusieurs années), à condition, toutefois, de ne pas laisser votre appareil éteint pendant plusieurs mois. Dans ce cas, vous courrez le risque de retrouver votre pile déchargée et vos sauvegardes envolées. De même, au moment du changement de la pile, le contenu de la RAM s'effacera définitivement (pensez à sauvegarder préalablement !).

2) La sauvegarde est externe

La plupart des synthétiseurs d'aujourd'hui sont équipés de "port" de sauvegarde. Hier, vous aviez la cartouche RAM, la disquette (limitée en capacité, avec un temps de chargement parfois assez long). Ces deux moyens étaient pratiques pour sauvegarder les banques sons et pour transférer le contenu dans un autre appareil sans avoir à le déplacer. La disquette servait également à conserver les données de sons d'un appareil d'une autre marque à travers le système exclusif (il doit être mentionné dans la feuille d'implémentation MIDI). Il existe un moyen que plus personne n'utilise aujourd'hui : la sauvegarde par magnéto à cassettes, pas fiable et longue.

Si vous possédez un séquenceur externe ou un ordinateur équipé d'un logiciel comme "Cubase", via le système MIDI ou le port "host", vous avez la possibilité de sauvegarder vos données de façon sûre et rapide.


VOUS DÉSIREZ UNE WORKSTATION ?

La "workstation" est un terme qui est apparu au milieu des années 80. Les premiers appareils du genre s'appelaient le M1 Korg, le D20 Roland, le V50 Yamaha ou le SQ1 Ensoniq.

Dans le même appareil sont rassemblés tous les éléments pour réaliser un morceau de musique. Un séquenceur, une table de mixage automatisée, des effets, des sonorités avec des sons échantillonnés (souvent de qualité CD) : batterie, percussions, cuivres, violons, guitares, etc. et sur certains modèles une amplification et des haut-parleurs. À partir des appareils de moyenne gamme, vous trouverez des sorties audio séparées.

L'AVANTAGE : le prix, inférieur à l'achat des éléments séparés.

L'INCONVÉNIENT : lors de la sortie d'un nouvel appareil et à cause d'un des maillons de la chaîne (un séquenceur plus puissant, des sons ou des effets de meilleure qualité...), si vous êtes du genre à vouloir la dernière nouveauté du marché, vous risquez de craquer et de vous sentir obligé de vous séparer de votre appareil. N'oubliez pas que vous devrez réapprendre un nouveau système, prendre de nouvelles habitudes, avec une perte de temps pour la musique, sans compter les problèmes de récupération de vos données pas toujours cohérentes entre les différentes marques.

Il vous faut peser le pour et le contre et réaliser des essais, pour savoir si l'investissement à moyen terme vaut la peine d'être tenté.

La capacité du séquenceur (nombre de notes) doit-être important. Un minimum de 15 000 notes, chaque note comprenant deux événements MIDI. Attention ! Ne pas confondre note et événement. Lorsque sur le manuel, vous voyez qu'il est noté 30 000 événements, il vous faut diviser par deux la capacité du séquenceur. Comptez en moyenne entre 3 000 et 5 000 notes pour une chanson de 3 minutes... Et si vous n'utilisez pas l'aftertouch ou d'autres contrôles MIDI... filtrez-les ! Ce sont de gros consommateurs de mémoire.

C'est un appareil idéal pour réaliser de petites maquettes à la maison. Mais bien d'autres possibilités sont offertes, comme travailler la mise en place d'un morceau avec la section rythmique du séquenceur.


EN RÉSUMÉ... LES 10 COMMANDEMENTS

  • 01) La qualité sonore (connaître la quantité et la diversité des sons proposés).
  • 02) La qualité et la solidité du clavier.
  • 03) La qualité des effets et leurs nombres.
  • 04) L'implémentation MIDI, la plus complète possible.
  • 05) Un mode d'emploi clair avec une section pour débutant.
  • 06) Une amplification interne avec haut-parleurs (pas obligatoire si vous possédez une chaîne Hi-fi à proximité).
  • 07) La polyphonie (64 notes - norme standard).
  • 08) La polytimbralité (minimum 8 canaux).
  • 09) Un moyen de sauvegarde des données.
  • 10) Votre instinct... si vous y croyez ! (:-))

SOMMAIRE "LE PIANO NUMÉRIQUE & LE SYNTHÉTISEUR"

SOMMAIRE "MATÉRIEL"
SOMMAIRE "DOSSIERS"
ACCUEIL
PARTICIPER/PUBLIER : EN SAVOIR PLUS
Facebook  Twitter  YouTube
haut
haut

Accueil
Copyright © 2003-2024 - Piano Web All rights reserved

Ce site est protégé par la "Société des Gens de Lettres"

Nos références sur le Web - © Copyright & Mentions légales